Pour être précis, les fonctions endopsychiques sont au-dessous du seuil de conscience mais, à l'instar de la fonction intuition, "gravitent dans sa frange". Nous allons les aborder par "profondeur croissante". (notez les nombreuses parenthèses qui traduisent la difficulté à ajuster la précision du vocabulaire sur un concept intrinsèquement "insaisissable").
Si l'on accepte la définition de base de l'inconscient, il ne faut alors pas perdre à l'esprit que tous ces souvenirs stockés que l'on peut retrouver avec plus ou moins de facilité (donc ramener vers la conscience) sont naturellement "stockés" au sein de notre inconscient personnel.
La mémoire apparaît comme l'outil excavateur qui ramène à la surface.
Cette faculté possède la capacité d'être contrôlée dans une certaine mesure par la volonté (on peut améliorer ses capacités mémorielles).
Ces composantes répondent à notre nature profonde, donc subjective, sous son aspect le moins développé voire refoulé de chacun. Lorsqu'une fonction psychologique est "activée", le résultat est immédiat et systématiquement accompagné d'une réaction que l'on cherche à faire taire.
Imaginons que nous rencontrons quelqu'un pour la première fois. Après quelques échanges, la fonction sentiment va évaluer la "valeur" que j'accorde à l'inconnu....il semble gentil, aimable...et simultanément, viendra la conviction ressentie qu'une gentillesse ostentatoire révèle forcément une grande fausseté ou hypocrisie. Cette pensée, je la garde pour moi afin de rester dans les bonnes conventions sociales...et finalement passer moi aussi pour un "aimable personnage". Exemple caricatural mais qui révèle la composante subjective d'une fonction en action.
Identifier ces composantes et tenter d'en retrouver leur source est d'ailleurs une étape cruciale (et ô combien délicate car nous ne voulons surtout pas rayer la patine de notre persona).
C'est en effet un mouvement interne qui nous submerge, prend provisoirement les commandes, et puis s'en va. Si on peut sentir son arrivée, il est excessivement difficile de la contrôler.
D'après Jung, les émotions prennent racine dans l'inconscient comme les affects en général mais qui témoignent, eux, du caractère refoulé.
...Et la faculté de dominer nos émotions, qui peut nous paraître désirable d'un certain point de vue, serait par ailleurs une qualité de valeur contestable, car elle enlèverait aux relations humaines toute variété, toute couleur, toute chaleur et tout charme... L'affect est enraciné encore plus en profondeur car il est l'expression d'un complexe (voir inconscient personnel )
On dira "il n'est plus lui-même" ou "il traverse une drôle de phase".
C'est un phénomène provisoire et rare chez l'individu "normal" mais symptomatique chez le névrosé.
Au-delà de l'irruption, nous sommes dans l'inconscient et ne pouvons donc rien en dire.
Jung a peu traité directement ces fonctions/facteurs hormis dans ces conférences et correspondances (voir en particulier Les conférences de Tavistock).