lundi 15 juillet 2019

Approche du Soi - Elie Humbert


Approche du Soi

Il y a des jours où l'herbe pousse, où les arbres bourgeonnent, où les fleurs s'épanouissent. 
Il y a des jours où les rêves remplissent nos nuits, riches de sens et de vie intérieure révélée.
Il y a des jours bénis par Sainte Chronicité, des jours qui nous laissent entendre que nous sommes uniques, élus, attendus.
Il y a des jours où nous avons vraiment l'impression d'avancer.



Et puis il y a des jours et des jours durant lesquels il ne se passe rien. 
Rien de rien. 
Des jours où tout est banal, y compris et surtout nous. 
Morne plaine !
Pas de rêve, pas de contenus à la vie, la sécheresse, la canicule qui brûle tout. La lumière de la seule conscience raisonnante écrase toutes les ombres. 
Où es-tu mon cœur qui ne bat plus ? Où es-tu mon âme qui ne produit plus d'images ? 
La source intérieure de ton inspiration est tarie. Quel est ce nouveau désert qu'il te faut traverser ?


Douter ? Devrais-je encore douter ? Douter de quoi ? Je ne doute même pas. La vie s'écoule, banale. J'attends. J'attends sans révolte la prochaine saison de l'âme. J'attends que le sens émerge ; pour autant qu'il y ait un sens qui doive émerger. Non, je n'attends même pas.

Dormir, oui dormir, j'ai envie de dormir. Aurais-je épuisé ma capacité de révolte ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Tout est calme.

Curieux. C'est curieux comme les mots viennent sous ma plume. Voilà bientôt deux mois que je voulais écrire un billet d'humeur alors que rien ne venait et là, en quelques minutes, alors que je voyage dans un TGV bruyant, les mots viennent, sans effort, et sans d'ailleurs que je sache vraiment où ils veulent me mener. Qu'est-ce que je veux dire au juste ? Diable, je n'en sais trop rien.


Si, je le sais ! J'ai envie de dire, une fois de plus, que tout est le chemin.
J'ai envie de dire que l'expérience du Soi à laquelle mène le chemin de l'individuation est comme la réalisation d'une pierre, une pierre qui se fait en roulant, en roulant longtemps, en roulant partout, par tous les temps, une pierre qui a tout subi, une pierre qui n'attend rien, une pierre qui est là, pleine, consistante, éternelle, une pierre qui accueille le monde.

Voilà !

  • [...] ça, c'est la première forme que peut prendre l'expérience du Soi. Nous avons, nous pouvons avoir, ça n'est pas simple, ça n'est pas facile, je vous l'ai dit , mais nous pouvons avoir, il y a en nous la possibilité que de telles choses se passent et que nous ayons cette sorte d'ami intérieur, ou cette sorte de guide ou cette sorte de lieu privilégié. 
  • La deuxième forme de l'expérience du Soi est ce qu'on éprouve lorsqu'il y a justement une sorte d'inclination, comme une sorte d'inspiration, quelque chose qui nous incline à choisir A plutôt que B, à sortir plutôt que de rester à la maison, à lire ou à aller se promener, cette sorte de ..., ça c'est comme la voix intérieure de cet autre centre en nous. 
  • La troisième forme de l'expérience du Soi est de l'ordre de la consistance. Elle se vit comme une sorte de consistance intérieure. Ce qui a fait justement parler de la pierre, ce qui a fait parler de la pierre, que l'œuvre de notre vie est comme de faire notre propre pierre, mais pas du tout dans le sens d'une pétrification, mais bizarrement, paradoxalement - nous n'en sommes pas à une contradiction ou à un paradoxe près - cette pierre, quand nous l'avons en nous-mêmes, quand elle est comme faite, cette consistance intérieure elle n'est pas un blocage, elle n'est pas une opposition, elle n'est pas une lourdeur, elle est essentiellement un phénomène de réception. Je peux recevoir le monde en fonction de cette sorte de pierre intérieure qui s'est faite et qui s'est faite en roulant de tous les côtés, qui s'est faite en étant constellée, en étant travaillée, en étant animée de tous les côtés.


Élie HUMBERT, conférence sur Le Soi, Groupe C.G. Jung de Paris - 1973 

lundi 8 juillet 2019

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« (...) La complexité de la psychanalyse jungienne tient au fait que toutes les instances psychiques sont en étroites relations les unes avec les autres. Décrire isolément un concept donne de lui une vision forcément partielle car ne tenant compte ni des rapports dynamiques avec les autres instances ni de l'ensemble du système psychique. Tout est lié, tout est en mouvement (...)»

La Psychanalyse jungienne, collection Essentialis

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