Une fois n'est pas coutume, poursuivons notre approche de la synchronicité par une illustration "amie". Pour rappel, nous avons commencé par encadrer la notion de synchronicité, puis avons tenté de décrire ses attributs spécifiques.
Voyons maintenant comment Jean-Françoise Vézina,aborde ce concept, dans son ouvrage traitant de la synchronicité, Les hasards nécessaires.
Les 4 piliers constituant la synchronicité
Quatre indices ou repères permettant de distinguer la synchronicité typique :
- La coïncidence est de type acausal, c'est-à-dire que le lien entre les événements se fait par le sens.
- Cette coïncidence provoque un fort impact émotionnel chez la personne qui la vit, suggérant une constellation d'images symboliques. Cet impact traduit le caractère numineux de l'expérience, soit le sentiment, pour la personne, d'être interpellée par "autre chose" (l'inconscient).
- Cette coïncidence témoigne de transformations de la personne, d'où la valeur symbolique de la synchronicité.
- Elle se produit généralement lorsque la personne se trouve dans un entre-deux, dans une situation chaotique ou bloquée. Cet état renvoie à la dimension liminale (du latin limen, qui veut dire seuil) de l'expérience.
Faire sens ou trouver un sens
Dans une synchronicité, nous pouvons nous demander si le sens sous-jacent au symbole n'est qu'une création subjective.Selon Jung, au niveau de l'inconscient collectif, le Soi qui crée naturellement des symboles produirait du sens.
Le sens, dans une coïncidence significative, proviendrait d'une impulsion venant de l'archétype de la totalité qu'est le Soi.
Le sens, dans une coïncidence significative, proviendrait d'une impulsion venant de l'archétype de la totalité qu'est le Soi.
C'est comme si, dans une synchronicité, un dialogue s'établissait momentanément entre le «metteur en scène» (le Soi) et le «personnage principal» de l'histoire (le moi). Le moi peut toutefois s'accorder ou refuser de suivre cette impulsion venant de la totalité. Le moi peut refuser de jouer «son rôle».
C'est donc la disponibilité du moi devant les impulsions symboliques du Soi qui déterminera la cohérence d'un récit de vie et l'accomplissement de notre mythe personnel.
Nous pouvons être tenté de jouer des rôles qui ne font pas partie de notre histoire mais qui sont «à la mode», et développer ainsi une forme de mythomanie symptomatique en nous écartant du sens approprié à notre vie.
Lorsque le sens est perçu, il se fait dans ce lieu intermédiaire, à mi-chemin entre la réalité objective et la subjectivité. Il se perçoit dans cet espace transitionnel où se déploient les symboles, forces unificatrices des contraires.
Lorsque le sens est perçu, il se fait dans ce lieu intermédiaire, à mi-chemin entre la réalité objective et la subjectivité. Il se perçoit dans cet espace transitionnel où se déploient les symboles, forces unificatrices des contraires.
Les fleurs symboliques issues du Soi poussent entre le béton de la rationalité et les champs archaïques de l'inconscient. Lorsque notre champ de conscience est entièrement pavé par une rationalité de béton, la fleur, le symbole ou la synchronicité sont impossibles à percevoir. D'un autre côté, lorsque notre moi est trop fragile, nous perdons l'organisation du sens qui s'impose à nous et nous risquons d'être submergé par les «végétations primitives» de l'inconscient...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire