
L'auteur

Il a produit pendant plus de dix ans, l'excellente émission "Les vivants et les Dieux" sur France culture. Pour ce qui nous intéresse, disons simplement qu'il a présidé le Groupe d'études Jung de Paris, fondé le cercle de réflexion français autour de l'oeuvre de Jung et dirige la traduction de l'oeuvre intégrale de Jung chez Albin Michel.
Sommaire
Page 9 Introduction à Jung
Page 15 Jung, aujourd'hui, plus que jamais
I - Ce qu'emporte la notion d'âme
Page 21 Structure et dynamique de l'inconscient
Page 41 Manifestations de l'inconscient
Page 55 L'individuation existait-elle avant Jung ?
Page 97 Jung et le tiers inclus
II - Questions connexes
Page 103 Jung et la modernité
Page 109 L'Eros ou le désir de l'Un
Page 115 L'imagination, puissance de l'âme
Page 123 Temps de l'homme, temps de l'âme
Page 129 Jung et le cinéma
III Introduction à Jung
Page 135 et jusqu'à la fin : diverses préfaces de Cazenave sur les traductions des oeuvres.
Avis personnel
Ce livre n'est pas adapté pour qui veut débuter ou découvrir l'œuvre de Jung...sauf solide formation littéraire ou philosophique. Mais quel régal pour celui qui est déjà rentré dans l'univers de la psychologie des profondeurs ! car il s'agit bien de revisiter, d'adopter l’exercice délicat de sortir des sentiers mille fois battus, des lieux communs et idées prémâchées. A la lumière de la grande culture de l'auteur (manifestement platonicien de cœur) et de son ouverture d'esprit (parfaite connaissance de Freud et Lacan), on découvre et découvre encore de nouvelles implications et intuitions à la psychologie des profondeurs.
Comme à son habitude, la plume est précise mais la profondeur du raisonnement assez complexe...lecture attentive requise.
Le tome 2 paraîtra sous peu et je serai sans nul doute parmi ses lecteurs.
Quelques extraits
"Non qu'il refuse toute l'importance de la sexualité, comme on l'a trop souvent prétendu : mais il considère que l'humain est conduit par deux daïmons (au sens grec de ce terme : c'est-à-dire des puissances intermédiaires aux pouvoirs du sacré) - deux daïmons au départ antithétiques, mais qu'il s'agit de réconcilier et de conjoindre dans une conjonction des opposés : la sexualité et la spiritualité, dont on ne peut, pour aucune, oublier toute l'importance qu'elle a pour nous sans nous blesser profondément."
"Si l'on entend en effet la sexualité sous le chef de la pulsion, et dans la catégorie de la libido de définition freudienne, il est vrai qu'elle manque singulièrement dans presque tout le travail de Jung : il sait bien sûr ce que c'est mais, d'une certaine façon, on peut dire que cela ne l'intéresse pas réellement.
Qu'est-ce qu'on signifie par ces mots ?
Sinon que, de la même manière que Jung se détache des topiques et de la dynamique freudiennes - non pas tant parce qu'il propose une autre interprétation de la même réalité inconsciente, mais parce qu'il s'intéresse en fait à une autre réalité — il conçoit au principe les figures sexuelles comme relevant « par essence » d'un processus religieux où se fonde la psyché, et réintègre par là même toute sexualité telle qu'elle est, à un espace érotique qui est d'abord celui de l'âme."