Après une approche de la libido chez Jung (voir ici), il paraît utile d'aborder sa dynamique au sein de la psyché et les enjeux qui en découlent.
Jung, à l'instar de l'étude des archétypes, s'est bien moins intéressé à la nature même de la libido (concept limite dont on ne peut rien dire avec certitude) qu'à ses effets et contributions dans les processus de transformation psychique de l'homme.
Jung, à l'instar de l'étude des archétypes, s'est bien moins intéressé à la nature même de la libido (concept limite dont on ne peut rien dire avec certitude) qu'à ses effets et contributions dans les processus de transformation psychique de l'homme.
"La systole consciente et puissante qui contracte et engendre l'individuel et la diastole qui élargit avec nostalgie et qui veut embrasser le tout" Métamorphoses de l'âme et ses symboles
Petit avant-propos qui me semble indispensable : les termes de progression et de régression désignent deux mouvements contraires qui contribuent, chacun dans leur rôle distinct, à la construction de l'individu. Ce serait donc une erreur d'y lire, comme on peut y être tenté, un acte positif dans la progression et négatif dans la régression...la nature agit hors la morale humaine !
La progression de la libido
On l'assimile souvent à la notion d'adaptation. Ce besoin d'adaptation est constant dans la vie. Par adaptation, il faut entendre la disposition de la psyché à conquérir un nouveau point d'équilibre.
C'est le processus qui, lorsque l'individu est amené à évoluer sous la pression externe ou interne, va permettre d'atteindre l'attitude juste ; dans le registre de la psyché, l'adaptation marquera l'équilibre entre exigence extérieure et intérieure.
En d'autres termes, il y a progression lorsque l'individu parvient à s'adapter à de nouvelles sollicitations en "respectant" son harmonie intérieure (en l’occurrence, l'équilibre de la boussole psychologique des fonctions, voir ici) .
En d'autres termes, il y a progression lorsque l'individu parvient à s'adapter à de nouvelles sollicitations en "respectant" son harmonie intérieure (en l’occurrence, l'équilibre de la boussole psychologique des fonctions, voir ici) .
La progression, selon Jung, nécessite une fonction consciente dirigée.
Lors d'une nouvelle exigence extérieure, il faut un arbitre pour faire le tri sur ce qui est acceptable ou non en vue de l'établissement d'une attitude : le paramètre déterminant est la fonction dominante interpellée...Ce qui est "banni" tombe dans l'inconscient et entraîne avec lui une partie de la charge psychique (libido) qui va s'accumuler. (Ne jamais oublier la loi de conservation de la quantité qui entraîne ce jeu de vase communicant)
Bientôt la source de libido de la progression tarit !
Lors d'une nouvelle exigence extérieure, il faut un arbitre pour faire le tri sur ce qui est acceptable ou non en vue de l'établissement d'une attitude : le paramètre déterminant est la fonction dominante interpellée...Ce qui est "banni" tombe dans l'inconscient et entraîne avec lui une partie de la charge psychique (libido) qui va s'accumuler. (Ne jamais oublier la loi de conservation de la quantité qui entraîne ce jeu de vase communicant)
Bientôt la source de libido de la progression tarit !
Par exemple, la situation se présente quand un homme dirigé par son intellect et bon sens (fonction pensée) ne peut plus résoudre la situation par logique et doit puiser dans sa dimension affective contenue et occultée jusque-là.
La régression de la libido
Devant l'impasse de la fonction dominante et l'accumulation des éléments rejetés (base du refoulement), la marche de la libido devient rétrograde.
L'énergie accumulée au fond de la psyché (l'inconscient) va donner vie, ranimer des "produits" qui stagnaient alors car occultés par la conscience.
L'énergie accumulée au fond de la psyché (l'inconscient) va donner vie, ranimer des "produits" qui stagnaient alors car occultés par la conscience.
La marche engagée est processus difficile et douloureux. Il s'agit bien de sédiments refoulés qui remontent à la surface, ce que l'individu a écarté pour vivre selon les lois qu'il avait établi.
Ce que lui demande la régression est, ni plus ni moins, d'aller au-delà des frontières de ses interdits intérieurs !
Le conflit qui naît alors est souvent violent et on le comprend aisément.
L'énergie (=libido) disponible à ce moment à l'inconscient donne une telle vigueur aux produits de l'inconscient que la conscience n'a aucun moyen de les contrer durablement. L'individu est alors "écartelé". La durée de la lutte et les choix fait détermineront l'issue.
L'énergie (=libido) disponible à ce moment à l'inconscient donne une telle vigueur aux produits de l'inconscient que la conscience n'a aucun moyen de les contrer durablement. L'individu est alors "écartelé". La durée de la lutte et les choix fait détermineront l'issue.
Si l'ego lutte avec acharnement, l'homme se ferme à ses arrivées archaïques, ses fantasmes, ses images incongrues, ses peurs infantiles et la dissociation pointe son nez, avec son lot de névroses voire pire...mais si ce dernier capitule, accepte le dialogue proposé, alors les noirceurs effrayantes deviennent autant de germe de vie, de possibilité de nouvelles dispositions intérieures, et de capacité d'adaptation complémentaire qui vont s'ajouter à celles déjà acquises...l'individu devient plus complet à lui-même !
En résumé, la progression augmente la capacité de discrimination mais consomme l'énergie psychique et la régression fait gagner en nouvelles forces vives et perdre en différenciation (la distinction de ce qui est conscient et ne l'est pas).
Pour paraphraser Jung, il faut donc se préparer à "descendre plusieurs fois aux enfers" .