Toutes ces "merveilles", au graphisme si particulier, remplissaient un rôle d'ébauche pour le maître Livre...mais les travaux d'ébauche ne sont ils pas les plus essentiels ?
dimanche 29 janvier 2023
Livre Rouge - Visite au musée Guimet (novembre 2011)
Toutes ces "merveilles", au graphisme si particulier, remplissaient un rôle d'ébauche pour le maître Livre...mais les travaux d'ébauche ne sont ils pas les plus essentiels ?
jeudi 26 janvier 2023
Le philosophe et la fève - Pythagore

- La fève possède une âme : « En raison de leur nature venteuse, elles participent au plus haut point du souffle de l’âme ». Plante poussant dans des espaces venteux du moyen-orient...le souffle, spiritus, l'esprit de vie.,
- Tranquillise l'âme : « Et grâce à cela, on rend aussi plus douces et dénuées de troubles les images oniriques »,
- Objet de transition : « Elles ressemblent aux portes de l’Hadès, car c’est l’unique plante qui n’a pas de nœuds », la tige n'est pas ligneuse et ne possède pas de nœud, agonatos en grec qui signifie aussi le gond de la porte,
- Cosmogonie de la fève : « Elle est semblable à l’univers. », à chaque lecteur de rêver au pourquoi, mais nul doute que la fève porte un symbole lié à la "réalité supérieure",
- Propriétaire de vérité : A l'époque, son usage était très fréquent pour le tirage au sort en cas de choix hasardeux, même dans le domaine politique.
vendredi 6 janvier 2023
Exister ou Vivre ?
- Déposséder de l’esprit de famille, des générations en collision.
- Une société exsangue.
- Une liberté restreinte.
- Une dignité bafouée.
Développer la pensée critique, c’est faire en sorte de transformer les éléments de notre subjectivité en objet de la pensée. C’est une perméabilité au monde qui accroit le monde et soi en même temps.Penser en fonction des ressources propres à l’esprit et non par rapport aux modalités instituées par des appareils de pouvoir.Qu’importe l’avis des experts de tous bords, les informations officielles, la pensée dominante, écrasante. Il est grand temps que l’on se mette à penser par nous-mêmes, de manière libre.Ne plus laisser les termes idéologiques et les assertions du pouvoir gagner le siège de la subjectivité mais reconquérir une vision lucide, validée par notre pensée et des sentiments congruents.
lundi 2 janvier 2023
Jung dans l'intimité...
Difficile d'évoquer l'intimité d'une personnalité dont même ce qu'il appelait "âme" a été exposée, avec son consentement et son désir de témoignage (petit bémol sur le Livre rouge mais je ne souhaite pas alimenter un débat stérile)...pour autant, ce qui nous reste de ses écrits, hors "livres d'essai", permet de se rapprocher, de sentir, parfois "en creux", la présence d'un Jung bien singulier.
Même pour un adepte (au sens plein) de l'authenticité, beaucoup de mises en scène décelables dans les clichés ou les (rares) apparitions médiatiques de son époque...libre à nous pour autant de "ressentir", c'est à dire de laisser vivre la part insaisissable de notre sensibilité, de nos instincts.
J'ai donc ouvert une nouvelle rubrique "Jung discret", discret dont l'étymologie ramène à la sagesse, la discrétion et l'art du discernement.
J'ay apporterai, au fil du temps, quelques clichés peu connus, écrits, rarement évoqués, correspondance, peu exploitée, et dont j'assume l'entière subjectivité du choix...
Cette photo bien connue, que j'ai sciemment utilisée sur tous les médias numériques de "Autour de Carl", reste pour moi, une splendide source de contemplation, une intarissable source d'imagination pour "lire Jung"...les pieds dans l'eau, le regard "libéré" vers le lac de Zurich, au pied de sa tour de Bollingen...l'eau qui a toujours exercé une fascination pour Jung, dont il déduira la source.
Il nous en fournira un produit fantastique dans La vie symbolique, psychologie et vie religieuse.
L'inconscient est comme la nature : neutre. S'il est destructif d'un côté, de l'autre il est constructif. Il est la source de tous les maux possibles, et en même temps la matrice de toute expérience du divin, et - si paradoxal que cela semble - c'est lui qui a produit la conscience, et qui la produit encore. Une telle assertion ne signifie pas que c'est la source qui crée l'eau; que l'eau est produite à l'endroit précis où l'on voit jaillir la source; l'eau monte des profondeurs de la montagne, par des chemins secrets, pour atteindre la lumière du jour. Lorsque je dis "voici la source", je veux dire par là simplement l'endroit où l'eau apparaît au regard. Cette métaphore de l'eau exprime de manière assez juste la nature et l'importance de l'inconscient. Là où il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de vie; là où il y en a trop, tout est noyé. C'est la tâche de la conscience que de choisir le lieu juste où l'on ne se trouve pas trop près de l'eau, ou trop loin d'elle; mais l'eau est indispensable.
jeudi 22 décembre 2022
Fonctions psychologiques (8) - Facteurs endopsychiques
Pour être précis, les fonctions endopsychiques sont au-dessous du seuil de conscience mais, à l'instar de la fonction intuition, "gravitent dans sa frange". Nous allons les aborder par "profondeur croissante". (notez les nombreuses parenthèses qui traduisent la difficulté à ajuster la précision du vocabulaire sur un concept intrinsèquement "insaisissable").
Si l'on accepte la définition de base de l'inconscient, il ne faut alors pas perdre à l'esprit que tous ces souvenirs stockés que l'on peut retrouver avec plus ou moins de facilité (donc ramener vers la conscience) sont naturellement "stockés" au sein de notre inconscient personnel.
La mémoire apparaît comme l'outil excavateur qui ramène à la surface.
Cette faculté possède la capacité d'être contrôlée dans une certaine mesure par la volonté (on peut améliorer ses capacités mémorielles).
Ces composantes répondent à notre nature profonde, donc subjective, sous son aspect le moins développé voire refoulé de chacun. Lorsqu'une fonction psychologique est "activée", le résultat est immédiat et systématiquement accompagné d'une réaction que l'on cherche à faire taire.
Imaginons que nous rencontrons quelqu'un pour la première fois. Après quelques échanges, la fonction sentiment va évaluer la "valeur" que j'accorde à l'inconnu....il semble gentil, aimable...et simultanément, viendra la conviction ressentie qu'une gentillesse ostentatoire révèle forcément une grande fausseté ou hypocrisie. Cette pensée, je la garde pour moi afin de rester dans les bonnes conventions sociales...et finalement passer moi aussi pour un "aimable personnage". Exemple caricatural mais qui révèle la composante subjective d'une fonction en action.
Identifier ces composantes et tenter d'en retrouver leur source est d'ailleurs une étape cruciale (et ô combien délicate car nous ne voulons surtout pas rayer la patine de notre persona).
C'est en effet un mouvement interne qui nous submerge, prend provisoirement les commandes, et puis s'en va. Si on peut sentir son arrivée, il est excessivement difficile de la contrôler.
D'après Jung, les émotions prennent racine dans l'inconscient comme les affects en général mais qui témoignent, eux, du caractère refoulé.
...Et la faculté de dominer nos émotions, qui peut nous paraître désirable d'un certain point de vue, serait par ailleurs une qualité de valeur contestable, car elle enlèverait aux relations humaines toute variété, toute couleur, toute chaleur et tout charme... L'affect est enraciné encore plus en profondeur car il est l'expression d'un complexe (voir inconscient personnel )
On dira "il n'est plus lui-même" ou "il traverse une drôle de phase".
C'est un phénomène provisoire et rare chez l'individu "normal" mais symptomatique chez le névrosé.
Au-delà de l'irruption, nous sommes dans l'inconscient et ne pouvons donc rien en dire.
Jung a peu traité directement ces fonctions/facteurs hormis dans ces conférences et correspondances (voir en particulier Les conférences de Tavistock).
samedi 17 décembre 2022
Le rêve par Michel Jouvet
Tout d'abord, gardons à l'esprit que nous sommes ici en territoire biologique donc ancré au soma et même si les théories de Jouvet flirtent souvent avec le psychique, les approches conservent une limite rationnelle compréhensible mais, selon moi, lacunaire.
Constats préliminaires :
- le sommeil est découpé en cycle d'environ 90 minutes et 20 minutes de ce temps est consacré au sommeil paradoxal. Ces cycles sont "universels", commun aux hommes de toutes origines ethniques et sociales,
- le sommeil paradoxal est nommé ainsi car l'activité cérébrale est la plus proche de celle de l'éveil, d'où le paradoxe,
- ce sommeil paradoxal s'accompagne de plus d'une accélération cardiaque et de mouvements oculaires rapides. Ces "signes" semblent corrélés avec l'intensité onirique.
Il apparaît que le rêve est donc "programmé" dans la nature biologique de l'homme. Reste à définir alors sa nature et sa fonction....
Jouvet postule le fait que le rêve est le troisième état du cerveau...ni en sommeil, ni en éveil, il répond à un autre mode de fonctionnement (anecdote intéressante, cette intuition lui est venue suite à une lecture d'un passage des Upanishad).
Fonction du rêve
Jouvet fait une proposition audacieux, qu'il argumente avec forts appuis cliniques et scientifiques qui me dépassent et dont je vais épargner le lecteur.
Jung décrit le rêve comme porteur d'un dynamisme de changement intérieur, d'un processus de transformation de la personnalité présent dans l'inconscient humain. Quelle étrange similitude !
On pourrait aussi mentionner l'existence de l'inconscient collectif, la présence, dans le psychisme humain, de structures innées, les organisateurs inconscients, pouvant sur le plan psychique se comparer au code génétique sur le plan physique, constituent des facteurs d'auto-guérison, des forces de transformation présentes dans l'inconscient, visant à nous faire advenir à nous-mêmes.
J'ai le sentiment que, dans deux domaines spécifiques, la convergence de géniales intuitions est flagrante.
Pour finir, une interview de Jouvet, où tout bon amateur de psychanalyse tiquera à quelque reprise mais qu'importe, restons ouverts....
dimanche 20 novembre 2022
Oublier des vérités...pour en découvrir d'autres
Ce qu'il y a de plus difficile - et de plus nécessaire - lorsque l'on aborde l'étude d'une pensée qui n'est plus la nôtre, c'est - comme l'a admirablement montré un historien - moins d'apprendre ce que l'on ne sait pas, et ce que savait le penseur en question, que d'oublier ce que nous savons ou croyons savoir. Il est parfois, ajouterons-nous, nécessaire non seulement d'oublier d'oublier des vérités qui sont devenues parties intégrantes de notre pensée, mais même d'adopter certains modes, certains catégories de raisonnement ou du moins certains principes métaphysiques qui, pour pour les gens d'une époque passée, étaient d'aussi valables et d'aussi sûres bases de raisonnement et de recherche que le sont pour nous les principes de la physique mathématique et les données de l'astronomie.
Alexandre Koyré - Paracelse 1933
vendredi 14 octobre 2022
Le fini ne saisira jamais l'infini...
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Hermaphrodite alchimique |
lundi 10 octobre 2022
Pélerin de Compostelle comme allégorie de l'individuation
Invitation au voyage
C'est la première étape alchimique. Tous les alchimistes à leur début, dit-on, doivent en passer par là. Il leur faut accomplir, avec la calebasse pour viatique, le bourdon pour guide et la mérelle pour enseigne, ce long et dangereux parcours de régénération. Au figuré du moins, car c'est un voyage symbolique et celui qui veut en profiter ne doit pas quitter son laboratoire. Il lui faut veiller sans trêve sur le vase, la matière et le feu. Il doit, jour et nuit, demeurer sur la brèche. Pour l'alchimiste, Compostelle, cité emblématique, n'est point située en terre espagnole, mais dans la terre même du sujet philosophique, c'est la préparation initiale et délicate de la matière première. Route longue et fatigante par laquelle "le potentiel devient actuel et l'occulte manifeste" ! En arrivant à Compostelle la coquille, portée au chapeau, se transforme en astre éclatant, en auréole de lumière, car le premier but de transformation de la conscience est atteint. L'Adepte sait lire le Grand Livre de la Nature.
La calebasse, qui renferme le breuvage du pérégrinant, est le signe de la purification par l'eau ; pour l'alchimiste, c'est l'image des vertus dissolvantes du mercure.