lundi 7 mars 2011

Fonction psychologique (5) Fonction transcendante...la transformation radicale.

Voici le moment d'évoquer cette fonction très particulière. Peut on la ranger avec les autres fonctions que nous avons étudiées (voir ici) ? la question mérite d'être posée mais la réponse ne peut être définitive...et, compte tenu de l'évolution de sa définition dans les écrits de Jung, peut être est il plus prudent et productif de se contenter de parler de son rôle, de ses conséquences, du sens qu'elle détient pour celui qui la vit. 
Nous allons, pour ce faire, nous appuyer sur le cahier jungien n°77 de 1993, dédié au thème de la fonction transcendante et la partie III de L'âme et le Soi, dans laquelle Jung l'a spécifiquement traité. 
Cette fonction, supposée participer à la subtile alchimie de la conjonction d'opposés est elle-même formée d'apparentes contradictions...mais nous y reviendrons plus tard.

Une fonction 

Cela signifie une fonction psychologique constituée d'éléments conscients et inconscients, une coopération discursive de facteurs conscients et inconscients. On la dit "trans­cendante parce qu'elle rend la transition d'une attitude à une autre organiquement possible sans perte de l'inconscient"; "parce qu'elle facilite la transition d'une condition psychique à une autre par le moyen de la confrontation mutuelle des opposés.
L’Âme et le Soi, partie III, p156
La fonction transcendante "unit les paires d'opposés".
Elle est liée de près à la formation du symbole, et le Soi, en tant que symbole qui réconcilie, est considéré comme son "fruit le plus recherché".
Cette expérience complexe vient de l'intérieur, c'est-à-dire de l'inconscient. 
"l'initiative appartient à l'inconscient, mais toutes les critiques, les choix, les décisions incombent à la conscience..."
C'est une conversation suivie avec l'inconscient.
"Chez les gens normaux, la fonction transcendante se déroule uniquement dans l'inconscient, qui tend continuellement à maintenir l'équilibre psychique".
La fonction transcendante n'est pas quelque chose que nous créons nous-mêmes, mais plutôt une chose qui apparaît lorsque l'on supporte la lutte entre des opposés.
Elle "apparaît comme un mode d'appréhension médiatisé par les archétypes et capable d'unir les opposés". 

Jung postule ainsi clairement la nature archétypique de cette fonction. (Voir les archétypes
 

 

Un processus

Jusqu'ici, la fonction transcendante a été clairement définie comme étant une fonction, c'est à dire d'une activité spécifique au sein d'un ensemble.
D'autres passages des écrits de Jung la qualifient de "tran­sition vers une nouvelle attitude" , "une expérience personnelle spon­tanée", "un processus purement naturel". 
Ce "n'est pas un processus partiel soumis à un déroulement conditionné mais bien un événement global qui inclut ou mieux, devrait inclure, tous les aspects." 
Nous dépassons, de fait, la définition d'une fonction.
Dans des textes plus récents de Jung, la référence au processus d'individuation devient plus explicite : la fonction transcendante est considérée comme "en faisant partie", parfois même, elle est identifiée à "la conjonction du conscient et de l'inconscient", "la transition vers le Soi". 
"Le traite­ment constructif de l'inconscient, c'est-à-dire, la question du sens et de la finalité, ouvre la voie au patient vers ce processus que j'ai appelé fonction transcendante".

Une méthode

"Mais cela peut être aussi une méthode : à savoir, quand on essaye, avec l'aide de rêves et d'autres manifestations de l'inconscient, de reconnaître la contre-volonté inconsciente. A ce moment, la personnalité consciente est confrontée avec la contre-volonté inconsciente. Le conflit qui s'ensuit mène - grâce à la fonction transcen­dante - à un symbole qui unit les points de vue opposés. Le symbole ne peut être choisi ou construit consciemment ; c'est une sorte d'intuition ou de révélation."

 Un résultat?

Pour tout compliquer, une quatrième définition apparaît ça et là : la fonction transcendante serait le résultat de "l'union des contenus conscients et incons­cients", "la réconciliation des paires d'opposés. De cette réconciliation naît toujours une chose nouvelle, quelque chose de neuf est réalisé. C'est la fonction transcendante...".

Jung propose ici une vivante description de la fonction, de la méthode, du processus et du résultat final :
"L'aller et retour des arguments et des affects représente la fonction transcen­dante des opposés. La confrontation des positions crée une tension énergétique source de vie, un troisième terme (...), une naissance vivante qui conduit à un nouveau palier, à une nouvelle situation. La fonction transcendante apparaît donc comme une propriété des contraires rapprochés."
On le voit, définir et cadrer cette fonction n'est pas une mince affaire...
Finalement, la définir précisément n'est probablement pas nécessaire car, plus que toute autre fonction, la fonction transcendante est une expérience vivante, singulière à chacun
Théoriser autour n'est pas "efficace"...mais cela a le mérite d'aider à comprendre, ce faisant, faciliter la "coopération" dans le travail redoutable avec l'inconscient.


Sommaire "Fonctions psychologiques" (Cliquer pour y parvenir)
3 - Schémas

33 commentaires:

Ariaga a dit…

Un exercice très difficile la fonction transcendante. vraiment BRAVO? Amitiés en Jung.

Anonyme a dit…

Si l'on partage l'hypothèse envisagée par Marie Louise von Franz (voir ci-dessous), on peut imaginer que la fonction transcendante, à travers l'humain, serait au service de la Nature toute entière et disposerait alors de tous les aspects conscients et inconscients susceptibles de contribuer au dépassement des oppositions et à l'accroissement de la conscience. –
"…on peut se demander pourquoi la Mère-Nature elle-même ne veut pas être vue dans toute sa splendeur ou son abomination. Nous ignorons évidemment ce qu'elle est en soi ; mais, étant donné qu'elle se conduit exactement comme un être humain qui aurait honte de lui-même, il semble qu'on puisse discerner dans la nature comme une aspiration vers une humanisation plus grande de l'être humain. Nous ne pouvons dire si cela est vrai dans l'absolu, mais seulement que les documents fournis par l'inconscient semblent l'affirmer……..C'est donc la nature, en tant que psyché inconsciente de l'homme, qui se décrit elle-même comme désirant devenir plus humaine et accéder à davantage de conscience. Affirmer qu'il en est ainsi ou non dans l'absolu échappe aux limites de notre investigation objective et empirique. Tout ce que nous pouvons dire et conclure à partir des matériaux fournis par l'inconscient collectif est que, puisque la psyché naturelle de l'être humain décrit la nature comme ayant cette aspiration, il est normal, naturel, et donc salutaire, de nous fier, empiriquement, à ce qu'elle révèle d'elle-même en nous…………tout se passe comme si elle aspirait secrètement à une évolution et à un sens. Or le moyen privilégié pour épouser cette évolution et ce sens est de nous soumettre nous-mêmes à l'épreuve à la fois douloureuse et merveilleuse de la transmutation dont, nous disent ces contes, elle est la maîtresse. " - Marie Louise von Franz "La femme dans les contes de fées", chapitre : La belle Wassilissa, Éditions La Fontaine de Pierre.

Face à la complexité de la chose, je me dis que l'essentiel est sans doute que...ça fonctionne ! :-)

Amezeg

Benoit Mouroux a dit…

Merci Amezeg.
Cette belle proposition de von Franz illustre bien l'anthropomorphisme que tu mentionnais il y a peu.
Ta dernière phrase rejoint ma façon d'appréhender ces choses qui nous dépassent et nous dépasseront.
Jean

Phène a dit…

La fonction transcendante chemin obligé pour accéder à la Voie du milieu ? Amitié

Anonyme a dit…

Oui, Jean. Tu avais noté [… la fonction transcendante est une expérience vivante, singulière à chacun, théoriser autour n'est pas "raisonnable"...], ce qui m'a encouragé à citer cet extrait tiré de "La femme dans les contes de fées" que je venais, par hasard, de relire. Ma dernière phrase rejoint donc, en effet, ton propre point de vue. Et, tu as raison de le souligner, cet extrait illustre bien l'anthropomorphisme de toute connaissance.
Merci à toi de nous donner l'opportunité de méditer tout cela. :-)

Amezeg

Benoit Mouroux a dit…

Bonjour Phène,

Chemin obligé ?
Un extrait de "L'âme et le Soi" de Jung...il convient de prendre le terme religieux dans le sens "jungien".

[...Seules, bien sûr, font ces expériences des personnes n'ayant aucune conviction religieuse solidement établie. Dans le cas d'une foi clairement définie, on dispose de représentations bien déterminées à partir desquelles on peut choisir un symbole. De cette façon, le conflit peut être évité ou, plus exactement, le contraire n'apparaît pas puisqu'il est recouvert par une image dogmatique . Il n'y a donc, dans l'âme d'un homme ayant des convictions religieuses déterminées, aucune trace d'une fonction transcendante. L'expression "fonction transcendante" caractérise précisément le passage d'un état à un autre. L'homme tenu par une conception religieuse ne l'abandonne pas, il garde sa conviction — qu'il lui faut d'ailleurs garder. Dès que naît un conflit, il est réprimé ou dissipé par une représentation religieuse profondément ancrée. C'est pourquoi on ne trouve la fonction transcendante que chez ceux qui ont perdu leur conviction religieuse première ou n'en ont jamais eu et qui, par conséquent, sont directement confrontés à leur inconscient...]

Phène a dit…

Bonjour Jean,

C'est bien pour cela que j'ai évoqué la Voie du milieu, le Tao n'étant pas une religion...

J'ajouterai que si la "fonction transcendante" n'est pas appréhendée comme purement immanente soit, dénuée de toute trace d'inconscient, alors nous demeurons dans la dimension théorique...

Benoit Mouroux a dit…

Re Phène,

Religieux pour Jung ne dépasse jamais la raison...il aime rappeler l’étymologie religere (relire, lire avec attention, etc) plutôt que religare.
La dimension théorique est de spéculer sur ce qu'il se passe dans l'inconscient. Jung est empiriste, il a utilisé des matériaux pour établir des hypothèses, même si on peut lui reprocher parfois d'avoir flirté avec la métaphysique, il ne préjugeait jamais de rien sans l'avoir éprouvé, personnellement ou cliniquement.
L'inconscient, il n’existe que par l’expérience qu’on peut en faire. Strictement indicible, comme le satori.

Anonyme a dit…

Le hasard de mes lectures (encore lui !) m’a fait lire ce soir ce passage de « L’âne d’or » où M.L. von Franz parle avec une grande clarté et simplicité de la fonction transcendante. La voie du milieu serait celle du dépassement des oppositions par la capacité qu’a le symbole de proposer un troisième terme transcendant l’opposition. - M.L.von Franz souligne toute l’importance et toute l’attention qu’il est bon d’accorder aux rêves en tant "qu’agents permanents" de la fonction transcendante.

« Jung entend par là la faculté qu'a l'inconscient de créer des symboles. Elle est « transcendante », car elle transcende notre emprise consciente, et de plus, par la formation même des symboles, c'est la seule qui permette à un être humain de passer d'un état psychique à un autre. Nous resterions en effet à jamais figés dans une habitude consciente acquise si cette fonction de la psyché ne nous aidait à accéder à de nouvelles attitudes, en nous proposant le symbole qui participe des deux mondes : étant associé à l'état psychique aussi bien présent que futur, celui-ci nous aide à passer de l'un à l'autre. « Habentibus symbolum facilis est transitus.* » Très souvent, on constate, au cours du processus analytique, qu'un stade a été dépassé, mais que la personne se sent encore égarée et dans la confusion quant à l'attitude future à adopter. Pendant cet interrègne, ce vide, nous ne pouvons que nous en tenir à la chaîne de symboles que produit la psyché, c'est-à-dire tout particulièrement à nos propres rêves qui ne nous abandonnent jamais, mais nous conduisent avec sécurité de l'étape passée vers une nouvelle attitude vitale. Quand on se trouve ainsi comme suspendu entre les deux mondes du conscient et de l'inconscient, on se sent généralement dans un état de limitation et de dépression, et l'on est obligé de se raccrocher aux petites choses de la vie. » - Marie Louise von Franz : L’âne d’or, VII Les travaux de Psyché -

* « Pour ceux qui possèdent le symbole, le passage est aisé. »

Amezeg

Benoit Mouroux a dit…

De nouveau merci pour ce précieux apport...parfois, je regrette de n'être pas un bon croyant, ça me complique la tâche ;-)

Jean

Phène a dit…

Bonjour Jean,

J'entends bien. Cependant, affirmer que "l’inconscient n’existe que par l’expérience qu’on peut en faire" le relègue au rang de l'illusion. De même, il ne faut pas confondre Eveil et réveil !...

Anonyme a dit…

Entre la vie rituelle et la vie spirituelle, spir, le souffle, l'esprit, fait toute la différence. Le rêve récurrent d'un théologien que rapporte Jung dans "Ma vie", au chapitre Activité psychiatrique, est assez éloquent (un petit coup de vent vient rider et assombrir la surface lisse de l'eau d'un lac...)
Les postes à responsabilté ne sont pas de tout repos, cela va de soi… :-)

Amezeg

Anonyme a dit…

Entre la vie rituelle et la vie spirituelle, spir, le souffle, l'esprit, fait toute la différence. Le rêve récurrent d'un théologien que rapporte Jung dans "Ma vie", au chapitre Activité psychiatrique, est assez éloquent (un petit coup de vent vient rider et assombrir la surface lisse de l'eau d'un lac…)
Les postes à responsabilité ne sont pas de tout repos, cela va de soi… :-)

Amezeg

Benoit Mouroux a dit…

Oui Phène, mais une expérience intérieure n'étant valide que pour celui qui la vit, on ne peut aller au delà de cette affirmation concernant l'inconscient...l'illusion n'est qu'un voile devant la vérité.

Jolie précision Amezeg.

Anonyme a dit…

Hum...bon…un p'tit dernier pour la route. Je veux dire : sur le chemin de la simplification qui soulage si bien de la complication théorique…;-)

"En baisant les roses de la déesse Isis, il (Lucius) redevient humain et vivra désormais dans cet ordre nouveau où le rationnel et l'irrationnel se complètent et où l'être cherche, non sa propre volonté, mais la volonté des dieux, la volonté de cette force de cohésion et d'accomplissement qui est en chacun de nous et que Jung a appelée " fonction transcendante " , " Soi " , et que d'autres appellent " Dieu ". – Extrait de la préface de F. Saint René Taillandier-Perrot pour l'édition française de " L'âne d'or " de M.L. von Franz (éd.La Fontaine de Pierre)

Amezeg

Phène a dit…

Bonjour Jean,

Alors, pourquoi perdre son temps à courir après toujours plus d'irréalité... de soi ?..

Amezeg, la "fonction transcendante" peut à la rigueur
être assimilée à dieu (par le biais de la réconciliation des paires d'opposés) mais aucunement au Soi...

Amitié

Benoit Mouroux a dit…

Bonsoir Phene,

C'est le contraire qui se produit sur le chemin de l'individuation, la vision de soi (et des autres) perd les scories et parasites qui nous encombraient...
L'imago dei et le Soi sont intrinsèquement liés...encore une fois, nous parlons du Soi selon Jung qui, s'il est issu du concept du Soi auquel, je crois, tu fais allusion, n'est probablement pas le même.

Amitiés

Phène a dit…

Il n'y a qu'un Soi, Jean. Et le Soi n'est pas un concept... Amitié

Benoit Mouroux a dit…

J'ai peur qu'il ne le soit et le reste pour celui qui ne le "vit" pas.

Amitiés

Phène a dit…

Le Soi ne se "vit" pas, car alors il serait effectivement un concept... Bon dimanche !

Benoit Mouroux a dit…

Même la transcendance peut passer par un vécu incommunicable Phène...
Bonne soirée

Phène a dit…

Non Jean, la transcendance telle que tu l'entends est mentale; un esprit aigu peut la relater... Bien amicalement

Benoit Mouroux a dit…

Transcendance et immanence sont pour moi les versants nord et sud de la même montagne Phène.

Amitié

Ariaga a dit…

Intéressants les commentaires sur ton article et j'aime tes réponses.

Phène a dit…

Vrai. A condition de faire abstraction de la "montagne"... Bonne soirée Jean

JUNG VIDEOS a dit…

merci beaucoup pour ces textes enrichissants à propos de la fonction transcendante ! j'ai découvert ce blog en faisant une recherche sur cette "notion" junguienne qui me semble en effet très importante, mais effectivement, d'autant plus qu'on vit soi-même la tension des opposés de manière consciente, et qu'on aspire du plus secret de son être à une conjonction des opposés... amitiés

Benoit Mouroux a dit…

Bonjour et bienvenue,

Je suis ravi que ce texte vous ait plu.
La tension des opposés, si fructueuse soit elle, est aussi une vraie souffrance dans un premier temps...

A bientôt,
Jean

Anonyme a dit…

oui, c'est une crucifixion, qui peut rendre fou... j'ai eu la "chance" (et l'ai encore heureusement !) d'être accompagné par une psychanalyste junguienne de talent dans cette aventure périlleuse en effet qu'est l'individuation... mais c'est aussi une destinée n'est-ce pas ? irai-je jusqu'à dire une "élection" ? sans élitisme aucun évidemment...

mon pseudo sur le forum où je me suis inscrit également est ânedor, mais ici, c'est le nom d'un ancien compte google qui s'affiche, "JUNG VIDEO", je n'ai pas bien compris pourquoi.

amitiés

Soufiane ZITOUNI

Benoit Mouroux a dit…

Bonjour Soufiane,

Vous avez en effet de la chance d'avoir un "accompagnant" qui vous convienne sur ce chemin, c'est plus sage...

Il n'y a pas d'égalité ou de justice dans le rapport de chacun avec "son âme", c'est un face à face singulier...la seule certitude, c'est que pour ceux que la "destinée" (j'aime employer le terme de l'alchimiste de Coehlo, la "légende personnelle") pousse à plonger profond en eux, ce face à face est beaucoup plus périlleux.

Je ne comprends pas pour votre pseudo. Aviez vous bien mis anedor dans la case pseudo du message ?
En tous, sur le forum comme le blog, c'est ainsi que vous être inscrit.

Amitiés,
Jean

ânedor a dit…

bonjour Jean,

oui je crois à la notion de destinée, tout en croyant au libre arbitre, ce qui constitue une véritable quadrature du cercle... je crois que l'individuation se vit dans le creuset de ce paradoxe... n'est-ce pas ce que Jung a appelé la dialectique du Moi et de l'inconscient ?

Pour le pseudo, on me demande de choisir mon identité avant d'envoyer mon commentaire, mais on ne me propose que le compte google JUNG VIDEO, pas le pseudo ânedor avec l'avatar que j'ai choisi.

Benoit Mouroux a dit…

Bonjour Soufiane,

La vie est plus imaginative que tout ce que l'on pourra jamais tenter d'imaginer...le Soi utilise les ressources les plus variés et le Moi toute son énergie à garder la main, en effet, un vrai combat intérieur.

Je ne peux malheureusement rien faire sur les membres, mais vous êtes bien recensé sur la liste comme ânedor avec le bon "avatar"...peut être ce blog utilise t'il par défaut les comptes google ?

Jean

ânedor a dit…

j'aime beaucoup cette histoire soufie: un jour, un maître enseignait à ses disciples près d'un arbre et au milieu d'une grande cour que tout venait de Dieu... au moment où il dit cela, un énorme taureau défonça la grande porte d'entrée de la cour puis fonça sur le groupe de disciples terrorisés... mais le premier à fuir et à se réfugier sur un arbre fut le maître, à la grande surprise des disciples, qui réussirent aussi à échapper au taureau, chacun à sa manière... quand celui-ci repartit enfin d'où il était venu, les disciples se regroupèrent à nouveau autour de leur maître, mais très perplexes quant à son attitude qui semblait en totale contradiction avec l'enseignement qu'il venait de leur donner... alors, le plus audacieux des disciples osa poser la question que tous brûlaient de poser au maître: "tu nous as dit tout à l'heure que tout venait de Dieu et tu as été le premier à fuir quand le taureau a foncé sur nous... n'y a-t-il pas là une contradiction ? n'aurions-nous pas dû accepter de mourir sous les coups de ce taureau si telle était notre destinée ?" alors le maître répondit paisiblement: "mais l'arbre sur lequel je me suis réfugié, c'était Dieu aussi, comme le taureau..."

j'aime cette parole soufie: "Je prends refuge en Toi, pour me protéger de Toi"... (Toi étant Dieu)

amitiés,

Soufiane

Benoit Mouroux a dit…

Quelle parabole colorée ! merci pour ce partage rayonnant...

Très belle et profondes paroles soufis...ce qui ne me surprend guère.

Amitiés,
Jean