mercredi 24 décembre 2014

Imago ou la construction des images psychiques


L'image, dans le domaine psychologique (qui n'est pas l'image comme simple représentation) joue un rôle primordial dans la pensée de Jung; c'est même un concept présent dans l'ensemble des théories psychologiques et psychanalytiques. 

Jung la définit comme "une grandeur complexe, composée des matériaux les plus hétérogènes, d’origines infiniment diverses, qui a une unité en soi", elle correspond à "l’état momentané de la conscience" et "à la créativité propre de l’inconscient". (in Les types psychologiques)

Histoire du concept chez Jung
En 1906, Carl Spitteler, poète suisse allemand, publie son œuvre la plus connue, qui évoque une histoire d'amour impossible car non réciproque, Imago, qui est aussi le nom de cette femme, objet de tous les désirs et fascinations, auquel l'amoureux se résignera à vouer un véritable culte.
Cette œuvre, empreinte de lyrisme et très suggestive,  marquera fortement Jung qui utilisera ce nom, en 1907, pour désigner cette image primordiale, ou originelle, que son expérience clinique lui avait révélée.
Ce concept évoluera dans sa pensée progressivement pour aboutir à la notion d'archétype, en 1916 (terme issu d'un traité alchimique de Denys l'Aéropagite, le Corpus Hermeticum).

A noter tout de même que le concept d'imago est encore communément employé en psychanalyse, principalement pour évoquer les images psychologiques maternelles et paternelles.


Qu'est ce que l'imago ?
C'est, avant tout autre chose, une rencontre entre le sujet et l'objet (on rappelle très brièvement que, chez Jung, le sujet est le "je" et l'objet, le "non je"). Sans objet, pas d'image psychique !
Si je parle de rencontre, c'est bien parce que l'objet constitue le support initial (la forme), le sujet apporte sa matière (le contenu ou remplissage de la forme) et le produit final est la combinaison, l'intrication du sujet et de l'objet, l'imago.
Pour faire simple, l'imago s'élabore par :

  • un objet,
  • un mode de "perception" psychologique (voir fonctions psychologiques à ce sujet),
  • une dynamique, toujours singulière à chacun, de construction appartenant à la psyché.
Rôle de l'imago
Comme beaucoup de constituants psychiques initiaux, selon la psychologie de Jung, l'imago, en soi, constitue une forme d'aliénation pour le développement "de l'être".
Sa "déconstruction", qui rend aussi sa "dignité" à l'objet, permet d'appréhender son propre fonctionnement intérieur.
Travailler sur les imagines (pluriel d'imago) permet alors :
  • une vraie rencontre avec l'objet (non polluée de projections),
  • une rencontre avec soi (Soi),
  • collaborer à sa propre individuation.
Anecdote amusante : en biologie, le même terme d'imago est utilisé pour désigner, chez les insectes qui connaissent plusieurs phases de croissance (comme les papillons), le dernier stade de développement.

samedi 29 novembre 2014

Mary Conover Mellon - Philantropie en action

"Le monde est un tel gâchis qu'il devient d'autant plus important pour moi de faire ce que je peux pour garder en vie et diffuser des œuvres comme les vôtres, et toutes celles qui peuvent profondément contribuer, par les livres, savants et imaginatifs, sur l'homme, et sur l'histoire de son âme". 

Par ces quelques mots, Mary Conover réussit à convaincre Jung d'accepter de créer un site, autour de sa personne, la fondation Bollingen...la fortune de son mari, Paul Mellon, permit ainsi, durant plus de 20 ans, d'accompagner des penseurs, artistes,  poètes, contribuant à maintenir un héritage essentiel pour l'âme humaine.


Peut être peut on regretter de ne pas relever plus de traces de cette aventure fantastique ? 
C'est que l'on ignore que la fondation est à l"origine de 250 publications, encore considérées comme majeures de nos jours et source d'inspiration pour de nombreux chercheurs. On trouvera notamment les fameux 20 tomes de The Collected Works of C.G. Jung (première traduction anglaise de la totalité des ouvrages et textes de Jung), l'oeuvre de Joseph Campbell, textes fondateur de Paracelse, les oeuvres de Erich NeumannErwin Ramsdell Goodenough, Mircea Eliade, et tant d'autres...

On citera aussi 300 bourses d'accompagnement qui furent délivrer pour soutenir des artistes et penseurs en devenir.

L'aventure se termina quelques années après la mort de Jung (la fondation devint inactive en 1968, après qu'en 1963, Paul Mellon déclara que ce projet ne pouvait être que celui d'une génération, sous-entendu, celle de l'après-guerre, désireuse de panser des plaies profondes de l'humanité).

"Jamais auparavant, dans l'histoire de l'édition, il y a eu une liste d'auteurs aussi distinguée que celle de Bollingen, ni un programme de publication a eu un impact plus significatif sur la pensée de son temps."
"Ce que l'on sent dans les ambitions de Mary Mellon pour Bollingen est l'importance vitale, pour l'humain, des idées de Jung et le réseau intellectuel international centré autour de ses idées. Sans sa détermination et son énergie - et la fortune de son mari - ce ne serait pas arrivé."




dimanche 23 novembre 2014

Emma Jung - Love and sacrifice

Une fois n'est pas coutume, je voudrais évoquer un ouvrage, réservé aux anglophones, qui devrait receler quelques pépites. Sorti il y a quelques jours, il évoque la vie d'Emma Jung. Celle qui a accompagné, soutenu, inspiré et, même on peut le dire, supporter le psychologue zurichois pendant des décennies, dans des conditions pas toujours des plus confortables. 

Comme Jung le mentionne fréquemment dans ses correspondances, sa pensée n'aurait pas été la même sans cette patiente et attentionnée muse...à noter une contribution, et pas des moindres, de leur plus jeune fille, Helene Hoerni-Jung, malheureusement disparu cet été.

jeudi 13 novembre 2014

Mort annoncée...l'essentiel est en vue.


LE SCAN TÉLÉ - Atteint d'un cancer depuis 2012, Sam Simon a décidé de verser près de 100 millions de dollars à des organismes de bienfaisance.

"J'ai fini par être entouré de gens qui m'aiment, qui prennent soin de moi et qui feraient n'importe quoi pour moi. C'est un bon sentiment. Ça s'appelle le bonheur."


Ça s'appelle le désespoir ou le rachat moral Sim mais tout cela est sans importance !

mardi 11 novembre 2014

Site Jung, Rêve, Alchimie, Homéopathie - Les rêves


Le site (voir ici), en association avec mon amie Ariaga, prend doucement sa forme. Comme tout enfant, il demande temps, patience, cadrage et recadrage, mais c'est une vraie joie que de le voir évoluer et grandir...

Aujourd'hui a été déposé un matériau rare, précieux, riche...la première partie d'une série de rêves. La rêveuse, anonyme mais totalement consentante sur l'usage de ses produits oniriques, va nous permettre, graduellement, de plonger au sein de la dynamique psychique et découvrir l'alchimie intérieure à l'oeuvre.

Evidemment, cette série de rêves ne sera exploitée que beaucoup plus tard, avec l'avancement du site, mais je pense que, d'ores et déjà, ce dépôt pourrait être une véritable base de réflexion, d'études voire d'inspiration pour certains.



vendredi 31 octobre 2014

"Prayer in C" - L'art porte parfois une énergie collective



Dieu*, tu n'as jamais rien dit
Tu ne m’as jamais envoyé de lettre
Ne crois pas que je pourrais te pardonner

Regarde notre monde qui se meurt lentement 
Je ne vais pas perdre davantage de temps
Ne pense pas que je pourrais te croire

Dieu, nos mains vont se rider de plus en plus
Et nos cheveux, ils vont devenir gris
Ne crois pas que je pourrais te pardonner

Et vois ces enfants qui meurent de faim
Et leurs maisons qui ont été détruites
Ne crois pas qu’ils pourraient te pardonner

Hé, quand les eaux recouvriront les terres
Et quand les hommes ne seront plus
Ne crois pas que tu pourras te pardonner

Oh, quand il n'y aura plus que le silence
Et que la vie ne sera plus
Ne crois pas que tu te pardonneras

* Ya pour Yahweh (Yahvé)

Comme les fidèles du blog le devineront, je suis sensible à la musique, qui accompagne ma vie autant que possible.
Cette chanson, entraînante, qui connait un grand engouement auprès de nos chères têtes blondes, mérite qu'on s'attarde un peu sur les paroles contenues car, même si elles ne sont pas comprises par la plupart, elles sont porteuses de choses, exprimant peut être ce malaise générale qui accompagne la nouvelle génération, en quête d'un sens difficile à toucher dans une société vendant du rêve qui ne peut pourtant pas s'acheter...
J'apprécie la chanson, mais cette traduction, approximative, résonne comme ce réflexe humain, que Jung avait pertinemment pressenti et longuement décrit, qui remet nos propres responsabilités au main d'autre chose, si possible très lointain, pour ne pas s'y confronter. Si l'on accepte l'idée d'un objet transcendant qui nous dépassera toujours, comment lui incriminer la vieillesse, l'iniquité, l'inégalité et, surtout, comble de la dérision, s'imaginer qu'un doute et que des sentiments humains l’assailliraient ?
Anthropomorphisme quand tu nous tiens !
Ces paroles, et j'assume ma position au risque de passer pour un VC (v.... c..), sont l'expression d'une fausse religion, d'un égarement collectif que l'individu peut et doit briser.

dimanche 12 octobre 2014

Louis Claude de Saint Martin - Pensée et sentiment


"Je ne m'arrête point à examiner si dans la conduite ordinaire de l'homme, sa volonté attend toujours une raison décisive pour se déterminer, ou si elle est dirigée par l'attrait seul du sentiment ; je la crois susceptible de l'un et de l'autre mobile, ; et je dirai que pour la régularité de sa marche, l'homme ne doit exclure ni l'un ni l'autre de ces deux moyens, car autant la réflexion sans le sentiment le rendrait froid et immobile, autant le sentiment sans la réflexion serait sujet à l'égarer."
Des erreurs et de la vérité

dimanche 7 septembre 2014

Site : Jung, Rêve, Alchimie, Homéopathie

Facebook : Page Facebook

"Le site, en chantier, est plein d'imperfections mais je dirai heureusement ! car nous pourrons ainsi le bonifier au fil des semaines, des mois, des ...
L'initiateur du site est mon ami Jean Bissur auteur du blog Autour de Carl . C'est aussi le maître d’œuvre, celui qui rentre les textes, qui fait tout ce que je ne sais pas faire et qui en plus écrit des texte fort intéressants.
Pour ce qui est de moi, j'ai apporté une thèse, soutenue il y a une quinzaine d'années, sur Jung, les rêves, l'alchimie etc. Cette thèse est comme le corps d'une armoire avec des tiroirs et elle sert de structure au site. J'ai entrepris, et j'entreprendrai, dans les textes publiés, de donner la parole à "l'autre je" dont je parlais dans ma note 
: l'emploi du nous dans la thèse. Je pense que ce travail d'auto-critique diminuera le sentiment d'insatisfaction que j'ai ressenti, même si le résultat de dix années de recherche et de réflexion pouvait être considéré comme un succès.
Jean Bissur et moi avons ouvert un beau tiroir pour mon ami de longue date le Docteur Bernard Long, homéopathe, auteur de nombreux écrits, et homme de cœur.
Nous avons aussi réservé un tiroir à ce que je préfère à tout, la poésie. J'y ai déposé certaines de mes poésies "alchimiques" et sous la rubrique poétique culinaire Maire-Claire Frédéric nous a offert un premier poème.
Évidemment, pour que l'équipe soit au complet, nous avons demandé à ÉPHÊME d'être l'illustrateur du site. Vous avez, par exemple, en tête de cette note le "cul de lampe" de la page d'accueil.
Le Laboratoire continue sa vie normale et je comprendrai très bien que le site ne vous intéresse pas car il sera moins convivial. Je reviendrai vers vous pour vous en donner des nouvelles quand ce ne sera plus un nouveau-né."
Ariaga

vendredi 8 août 2014

Et si Jung revenait aujourd'hui ?

Montage picture from top left, Duke and Duchess of Cambridge (PA),  Carl Jung (BBC), student protest (Reuters), technology (Thinkstock) and commuters (Getty)

Au gré des mes cyber-errances, voici que je tombe sur cet article amusant et qui prête à une certaine réflexion, chez le simple curieux comme chez le "jungien".

Traduit par mes soins (au risque d'erreur), le texte original est ici.



Carl Gustav Jung est mort il y a 50 ans aujourd'hui (article de 2011). Avec Sigmund Freud, il est sans doute l'une des deux personnes du 20ème siècle qui a le plus travaillé sur notre nature profonde. Mais que ferait-il du 21e siècle, demande Mark Vernon. 

Avez-vous déjà demandé si vous étiez introverti ou extraverti? Subi un test de personnalité lors d'un cours de formation? Demandé ce qui se cache dans le côté obscur de votre personnalité ? Carl Jung est la personne à remercier. 

Le psychologue suisse a conçu une série de types de personnalité. Il a inventé introverti pour quelqu'un qui a besoin de temps et de réflexion sur soi et extraverti pour la personne qui ne se sent jamais mieux que dans une foule. Les tests de personnalité, tels que Myers-Briggs Type indicateurs, en sont directement issus.

La part d'ombre de votre personnalité est cette partie de vous qui est normalement caché, mais apparaît parfois, en vous surprenant. Pourquoi est-ce que les gens les plus calmes se mettent à jurer dans les embouteillages? Pourquoi est-ce que d'honnêtes citoyens commettent parfois des crimes passionnels ? Jung avait une réponse - nous portons tous en nous une ombre. 

Il a également mis sa culture et l'époque "sur le canapé" - ou plutôt, dans un fauteuil, comme il a été le premier psychothérapeute à s'asseoir en face de ses patients, comme un conseiller. Il a essayé de comprendre les énergies collectives terribles qui ont abouti aux deux grands événements de sa vie, la première et deuxième Guerre mondiale. 

Alors, qu'aurait pu faire Jung pour notre bien-être psychologique aujourd'hui ? 

Il verrait des signes de progrès. Par exemple sur l'éducation des enfants. Au cours des 50 dernières années, la vision de la relation parent/enfant a changé de façon marquée. Les psychologues reconnaissent majoritairement que les enfants réussissent mieux quand ils reçoivent l'attention dévouée de leur mère ou de toute autre personne dès les premiers jours. 

Cela est en lien avec le travail de psychothérapeutes britanniques comme John Bowlby. Mais "la théorie de l'attachement» de Bowlby, comme on l'appelle, a été prévue par Jung. Alors que Freud a parlé des passions incestueuses dans son complexe d'Œdipe infâme (qualificatif pas très nuancé de l'auteur), Jung avait un point de vue très différent. 

Comme Anthony Stevens souligne dans Jung: A Very Short Introduction, c'est Jung qui, le premier, a émis l'hypothèse que l'enfant s'attache à sa mère parce qu'elle est le fournisseur de l'amour et de soins.


Sinon, pensez à la façon dont notre culture essaie de lutter contre l'âgisme et se soucie de salariés âgés. C'est , à nouveau, tout à fait légitime, dirait Jung. 

"L'après-midi de la vie doit avoir une signification propre et ne peut pas être simplement un appendice pitoyable du matin de la vie", écrit-il.. Pour une culture d'une population vieillissante comme la nôtre, Jung propose une vision valorisée de la vieillesse, la considérant comme un chemin vers la sagesse plutôt que d'une diminution vers la sénilité. 

Nous ne devons pas désespérer de nos crises de mi-vie, pensait-il, mais en saisir la chance d'y trouver une nouvelle vision et un autre but. 

Les neurosciences modernes a beaucoup fait pour valider les idées de Jung de l'inconscient également. Elles confirment que l'intelligence émotionnelle ainsi que la raison sont indispensables pour prendre des décisions.

De plus, de la même façon que vous n'êtes la plupart du temps pas conscient de votre cœur ou votre respiration poumons, Jung a fait valoir que l'inconscient ne cesse de travailler pour nous. Le développement de la personnalité, pensait-il, est en lien étroit avec l'attention et la considération que vous portez à l'ensemble de votre vie intérieure, dans un processus appelé il individuation. 
Une personnalité intégrée est ce que nous devons rechercher. C'est le caractère assoupli que nous aimons dans la sagesse de notre grand-mère ou quelqu'un de célèbre qui est devenu un trésor national symbolique. 

Mais Jung serait également troublé par la façon dont la vie se déroule maintenant. Par exemple, il a vécu dans une période "rempli d'images apocalyptiques de destruction universelle", comme il a observé - la pensée de la guerre froide et la bombe nucléaire. 
Ces horreurs particulières ont reculé. Mais il est frappant de constater la rapidité avec laquelle elles ont été remplacées par de nouvelles menaces. La plus évidente est la dévastation prévue en raison du changement climatique. Ou vous pouvez pointer vers le terrorisme. Et la liste est longue.

Il semble y avoir une fascination pour la dévastation qui s'étend au-delà du possible ou probable à l'allure purement imaginaire. Regardez comment la fin du monde offre un scénario irrésistible dans les films. Cela rappelle comment les prédictions de Harold Camping (animateur radio chrétien ayant prédis la fin du monde en 2011) se répandent comme une traînée de poudre à travers internet le mois dernier. 


Jung repérait les niveaux profonds de perturbation mentale dans la société moderne ainsi, confirmé par l'essor des anti-dépresseurs prescrits et d'autres drogues dans les années après sa mort. Il verrait que bien que les politiciens et les économistes soient de plus en plus préoccupés par la richesse matérielle d'un pays, cela ne semble pas être la voie du bonheur. 
Il y a beaucoup de facteurs qui contribuent à ces tendances. Jung a étudié les motivations psychologiques à la source de telles préoccupations - réelles ou imaginaires - et il constate que c'est en lien, en grande partie , avec une  "déconnexion" avec notre côté spirituel.
Il a fait valoir que, bien que la science moderne a apporté une connaissance inégalée sur l'espèce humaine, elle a conduit, paradoxalement, à une conception mécaniste rigide de l'être humain. 

Cela explique sans doute pourquoi les thérapies complémentaires sont en plein essor au 21ème siècle. Elles essaient de répondre à l'ensemble de la personne, et pas seulement au malade ou de la maladie. Jung pourrait expliquer pourquoi les modes de vie écologiques sont attrayants, car ils essaient de nous reconnecter avec la valeur intrinsèque de la nature. 

En bref, la vie de la psyché est cruciale. Jung croyait qu'elle est alimenté non seulement par la psychologie personnelle, mais, mieux, par les grandes traditions spirituelles de notre culture, avec leurs histoires subtiles, le maintien des rituels et des rêves inspirants. L'agnosticisme occidental se coupe de ses sources vitales. 
C'est comme si les gens souffrent d'une «perte d'âme». Trop souvent, le monde ne semble pas être pour nous, mais contre nous. 

Vers la fin de sa vie, Jung exprime que beaucoup - peut-être la majorité- des gens qui venaient le voir étaient pas, fondamentalement, des malades mentaux. Ils étaient plutôt en quête de sens. 
Il s'agit d'une tâche difficile. "Il n'y a pas de naissance de la conscience sans douleur", écrit-il. Mais il est essentiel. Sans elle, les êtres humains perdent leur voie.

samedi 2 août 2014

Quelques mots...pour les vacances.


"Et à propos de Dieu nous ne pouvons que penser qu’il est la raison la plus profonde de toutes choses, en ce sens pourtant qu’il ne peut être saisi par aucune chose, de par la force propre de la chose ; mais de même que le soleil avec sa lumière et sa force s’introduit dans les choses sensibles et animées et agit avec toutes choses et y participe à leur entrée dans l’être : il nous faut entendre la même chose du Verbe divin avec la vie des créatures."
Jacob BOEHME, Mysterium magnum.







"Je n'aime qu'une chose et ne sais ce qu'elle est,
Et parce que je l'ignore, je l'ai choisie. "

Angelus SILESIUS, Le Voyageur chérubinique



« Le plus haut point de l’élévation se trouve au plus profond de l’abaissement. ».

Maître Eckhart, Traités et sermons






"Ah ces braves gens, tous pleins de leur zèle et de leur santé, ils me donnent toujours l’impression de têtards optimistes qui, serrés dans une mare, agitent gaiement leur queue au soleil dans l’eau la moins profonde qui soit et qui ne soupçonnent pas que dès demain la mare sera sèche."
Jung, Ma vie 






"Heureux soient les fêlés, car ils laissent passer la lumière"

AUDIARD

lundi 14 juillet 2014

Un projet qui me tient à coeur...



Avec ma chère amie Ariaga, une idée a germé dans nos têtes il y a quelques mois : un projet de site commun, alliant les thèmes de la pensée jungienne, de l'alchimie, de l'homéopathie uniciste, de la poèsie alchimique.
Sans vouloir dévoiler trop à l'avance le contenu de ce site, je réalise seulement aujourd'hui que je ne l'ai pas mentionné sur mon blog...erreur corrigée.
Un troisième larron se joint à nous, en la personne du Dr Bernard Long, qui apportera ses connaissances très éclairées en homéopathie (c'est aussi, pour le sujet qui nous concerne, un véritable connaisseur de Jung). Pour ceux qui ne le connaissent pas, une simple recherche google en apprendra plus long que tous mes développements.

Comme nous ne voulions pas jouer au jeu de la procrastination, nous nous sommes mis une date butoir pour le lancement du site, le 07 septembre 2014.

Vous voulez savoir pourquoi cette date : L'explication est ici.

Et, l'air du temps s'y prêtant, nous avons créer un compte facebook dédié à ce site, espérant nourrir les quêteurs que sont les lecteurs de nos blogs.

A très bientôt donc, 
Jean




dimanche 15 juin 2014

De l'engagement...

Goethe

"Aucune initiative ne pourrait se concrétiser sans engagement. Jusqu’à ce qu’un être se soit engagé, il y a de l’hésitation, la possibilité de se retirer, toujours, de l’inefficacité concernant tous les actes d’initiation et de création.

Il y a une vérité élémentaire dont l’ignorance tue les idées innombrables et les plans splendides : au moment où un être s’engage définitivement, la Providence bouge aussi. Toutes sortes de choses arrivent pour aider, qui, autrement, jamais ne se seraient produites. Tout un courant d’événements issus de cette décision s’élève en sa faveur sous la forme d’incidents fortuits, de rencontres, d’assistances supra-sensibles qu’aucun homme n’aurait pu rêver trouver sur sa route.

Quoi que vous puissiez faire ou rêver, commencez-le maintenant."

Johann Wolfgang von Goethe





lundi 21 avril 2014

Qu'étais je avant d'être moi ?

Sortant d'une retraite un peu forcée, je visionne pour la énième fois la derniere interview de Jung par John Freeman et, comme à chaque fois, une nouvelle chose m'apparaît.


Sur la première question, la reconnaissance de soi, la saisie de la conscience, du moi, de son identité d'être, Jung raconte les circonstances...jusque là, qui n'a pas vécu semblable événement ?
Là où se niche une différence fondamentale, c'est sur ce questionnement qu'il mentionne et qui a immédiatement suivi sa "révélation personnelle" :

Et j'ai alors pensé : "mais qu'ai-je été auparavant ?"

Parfois, peu de chose sépare le génie du commun...l'horizon du chemin qui y mène.

dimanche 16 mars 2014

Le guérisseur blessé


Une récente discussion sur le forum m'a ramené en mémoire ces mots exceptionnels de lucidité de Jung; je vous les livre...

"Celui qui veut connaître l'âme humaine n'apprendra à peu près rien de la psychologie expérimentale. Il faut lui conseiller d'accrocher au clou la science exacte, de se dépouiller de son habit de savant, de dire adieu à son bureau d'étudeet de marcher à travers le monde avec un coeur humain, dans la terreur des prisons, des asiles d'aliénés, des hôpitaux, de voir les bouges des faubourgs, les bordels, les tripots, les salons de la société élégante, la Bourse, les meetings socialistes, les églises, le revival et les extases des sectes, d'éprouver sur son propre corps amour et haine, les passions sous toutes les formes ; alors il reviendra chargé d'un savoir plus riche que celui que lui auraient donné des manuels épais d'un pied et il pourra être, pour les malades, un médecin, un véritable connaisseur de l'âme humaine".

Carl Gustav Jung
(in : L'âme et la vie, recueil de textes édité en 1963)

mardi 18 février 2014

"L'essentiel, c'est ce qu'onne voit pas !"

 
Alors qu'un billet alchimique, modeste mais que je n'arrive pas achever, est encore en gestation, un petit évènement du quotidien est saisi au vol.
 
L'exclamation spontanée d'une amie de longue date, journaliste, s'offusquant que son enquête soit entâchée par la retenue, même pas consciente, de ses interviewés.
 
Mais au final, au regard de ce que la vie attend de nous (pas de déterminisme véritable, juste un constat entre le germe déposé et ce que l'on accepte qui naisse en nous), n'avons nous pas la triste facilité de déposer nos propres attentes sur le manquement des autres ?
 
 
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vendredi 3 janvier 2014

De l'importance de faire...


 
"C’est souvent une erreur de croire que l’intelligence doive toujours précéder la pratique. C’est surtout dans l’ordre des choses vraies que les abus de ce genre sont dangereux. Et, s’il est des cas où l’intelligence doive mener à la pratique, il en est mille autres où c’est la pratique qui doit mener à l’intelligence. L’usage des bonnes choses […] est de ce nombre ; si l’on veut s’acharner à les comprendre avant d’en approcher, il est probable qu’on n’en approchera jamais. Si, au contraire, on essaie d’en approcher avec simplicité et un désir vif et pur, il est probable qu’on en acquerra par un moyen quelconque le sentiment, et qu’on en goûtera la douceur."

(Op. cit., « pensée 862) Livre vert - Louis Claude de Saint Martin


Une année heureuse et lumineuse à tous les lecteurs du blog, réguliers ou passagers.
Jean Bissur