jeudi 29 décembre 2011

A dangerous method - Cronenberg


Il m'est apparu difficile de ne pas parler de ce film sur cet espace dédié à la psychologie analytique; en effet, même s'il est évident que ce long métrage ne survivra surement pas aux grosses productions sur le palmarès de l'année cinématographique, il faut souligner un certain courage à ce réalisateur d'oser aborder un thème si peu porteur qu'est la naissance de la psychanalyse et surtout, la relation Freud/Jung. J'ai appris après l'avoir visionné que ce film était tiré de la pièce de théâtre The Talking Cure de Christopher Hampton.

En cherchant une image pour illustrer ce billet, j'ai souri en lisant les critiques posées en tête de l'affiche (forcément dithyrambique). A gauche on peut lire, "un ménage à trois intellectuel"...c'est justement ce que n'a jamais présenté ce film...selon moi.
Il propose une vision assez proche de la réalité "connue", grâce aux correspondances diverses, de la relation complexe entre Sabina spielrein, juive russe envoyée à 19 ans chez Bleuler pour hystérie, et Jung, son médecin attitré qui nourrira une relation adultérine avec elle. (Spielrein est un personnage important dans l'histoire de la psychanalyse moderne et je vous suggère de découvrir son parcours atypique sur internet)

Je retiendrais quelques phrases fortes du film (à noter d'excellents dialogues dans l'ensemble)  : 
"Emma, notre amour réside dans un lien sacré qui est unique, quoi qu'il arrive" - "Je ne crois ni aux hasards ni aux accidents" - "Un médecin qui n'a pas souffert ne peut pas guérir" - "L'important n'est pas de dire aux patients ce qu'ils ne sont pas mais de les aider à devenir ce qu'ils devaient être" - "Il faut parfois faire des choses impardonnables pour avoir la force de continuer à vivre"   Jung dans le film
"Docteur Jung, je ne peux vous livrer mon rêve, ce serait alors compromettre mon autorité" Freud dans le film

Contrairement à certains avis lus, le film est loin d'être intellectuel (quoi que de nos jours, il est vrai qu'un film avec plus de 15 mn de dialogues est catalogué comme tel), très compréhensible pour le commun des mortels. Quelques libertés ont été prises par Cronenberg, certaines que je trouve inutiles (les scènes masochistes notamment), d'autres très belles et touchantes (comme celle de Freud rompant officiellement la relation avec Jung, qui porte le petit cadre photo de son ancien dauphin contre son coeur avant de le ranger dans la boite avec ses correspondances).
Même si quelques efforts ont été consentis pour mentionner certaines idées majeures de l'oeuvre des protagonistes, je regrette certains clichés ponctuels dont le spectateur béotien ne mesurera jamais la hauteur de l'enjeu (les bruits de la bibliothèque lors de la discussion avec Freud autour de l'occultisme qui, dans le film, présente Jung comme un bienheureux mystique, l'évanouissement de Freud lors d'une des dernières discussions avec Jung autour de son autorité, etc).

Concernant le jeu d'acteur : Interprétation remarquable de Knightley (Spielrein), sombre et profonde de Mortensen (Freud), vibrante et poignante de Fassbender (Jung). On note aussi l'apparition remarquée de Cassel (Gross). Une photographie somptueuse, précise et une bande sonore de qualité...
Un film qui ne restera surement pas longtemps à l'affiche mais que je conseille à tous les lecteurs...sur la toile ou par DVD.

En complément  :
A dangerous method vu par Giovanni sorge

Bande-annonce (très médiocre selon moi)




mercredi 28 décembre 2011

Petit moment de grâce (4)

J'avais traité il y a quelques semaines de ce compositeur d'exception, Arvo Part (voir ici). Habituellement peu friand de "remasterisation" ou réinterprétation d'originaux, j'ai trouvé deux petits bijoux de Part qui ont été associés à des bruits naturels...quiétude et apaisement assurés. Bonne écoute !



dimanche 11 décembre 2011

Paroles du père Grégoire Krug


Ce fils d'industriel s'ouvrit très tôt à l'art, passionné par la peinture et la spiritualité orthodoxe, qu'il concilia finalement en embrassant le sacerdoce et en devenant un grand créateur d’icônes. Né au début du 20ème, il fut donc contemporain de Jung. Je suis tombé par le plus grand des hasards sur un extrait de ses écrits qui m'a tout de suit percuté...je vous laisse découvrir ses mots.



"Si l’homme se rencontre lui-même dans sa profondeur, du plus bas, du plus méchant, et, se trouvant face à face au Dragon qu’il est au fond de lui-même, s’il est capable d’embrasser ce Dragon, de s’unir à lui, c’est alors qu’éclate le divin et c’est la Résurrection"