mardi 3 mai 2011

La quête du sens - Von Franz

Edité par la Fontaine de Pierre, sous format de deux CDs audio ainsi qu'une retranscription papier. Deux interviews de Marie-Louise von Franz, en français s'il vous plait, le premier datant de 1978 et le deuxième de 1986 (deux ans avant son départ). 

Sommaire
Préface..................p7
Le cri de Merlin.....p9 (CD 1)
Rêve et destinée.... p67 (CD 2)

Avis personnel
J'ai été très touché par la vigueur et la passion que dégage sa voix. On sent pourtant la fatigue dans le deuxième CD, alors qu'elle était âgée de 70 ans et avait subi une attaque, mais une très grande force l'anime...je crois que c'est ça la force de Vie.
L'aisance dont elle fait preuve pour parler de concepts délicats avec simplicité m'a beaucoup séduit...tout en conservant un humour dosé et efficace qui n'est pas sans me rappeler celui de Carl Jung. Seul petit bémol, le ton un peu trop solennel des interlocuteurs, mais c'était une posture usuelle pour une émission culturelle des années 80.
Le Soi, les rêves, la mort, et finalement le sens de la vie, des thèmes fondamentaux, abordés sous l'éclairage de cas clinique passionnants, on mesure rapidement la profondeur de la portée de cette psychologie. 
Je conseille donc cet ouvrage "audiophonique" à tous, du simple curieux au jungien confirmé...et même si l'écoute ne suffira pas à trouver le sens de sa vie, elle apporte la conviction qu'il existe, là, tapie au fond de nous.

Petit extrait
Je n'avais pas peur de mourir, mais j'avais le sentiment que cette œuvre ne serait pas finie. Et j'ai vu à ce moment, très clairement, que c'est la tâche, accomplir sa tâche, qui est important et pas tellement la vie personnelle. Et ça m'est toujours resté. J'avais le sentiment que je ne mourrais pas ou que j'espérais ne pas mourir avant que j'aie fini ma tâche. Et maintenant que j'ai soixante-dix ans, j'ai le sentiment : « Maintenant, je pourrais mourir, parce que j'ai plus ou moins fini ma tâche. » S'il y a encore une petite prolongation, il y a encore des choses à faire, mais l'essentiel est fait. Et, dans ce sens, ça vous donne un sentiment subjectif que, comme vous dites, il y a quelque chose à accomplir dans la vie, que nous sommes des ouvriers, que nous avons à faire quelque chose et que c'est ça qui nous préserve, dans la vie. C'est pour ça que, quand la vie n'a plus de sens, les gens meurent, même d'un rhume. Tout à coup, ils meurent. La tâche est finie, ils ne peuvent plus continuer, ils sont bloqués

32 commentaires:

Phène a dit…

Bonjour Jean,

L'inconvénient de la quête du sens est de faire obstacle à la Quête du non-sens !...Amitiés

Benoit Mouroux a dit…

Bonjour Phène,

Je ne crois pas que la quête de sens soit un déni du non-sens...bien au contraire.

Amitiés

Anonyme a dit…

J'imagine qu'un koan zen pourrait poser cette question au quêteur de Vérité : " Est-ce la lumière du sens qui éclaire le non-sens ou est-ce l'obscurité du non-sens qui obscurcit le sens ? " :-)

Bonne journée, amicalement

Amezeg

Lilou a dit…

"quand la vie n'a plus de sens, les gens meurent, même d'un rhume"

Et on dit "ils ont attrapé un mauvais rhume"
Alors qu'il serait peut être plus juste de dire " ils ont attrapé la vie par le mauvais bout et le rhume les sauve de ce qu'ils voient de pire".

Car le " sens " dont il s'agit est une manière non pas de définir quelle orientation doit avoir la vie, mais de suivre ce qui nous dépasse en elle, pour la servir.

Voilà du moins comment ce petit extrait résonne en moi aujourd'hui.
Je ne connais pas Marie Louise Von Fanz mais j'aurai plaisir à l'écouter. Merci

Phène a dit…

Et c’est pourtant tout naturellement que s’appliquer à l’une compromet inévitablement l’autre…

Benoit Mouroux a dit…

Phène,

Le sens ne se conquiert pas, ne se commande pas, ne se recherche pas...il émerge naturellement...ou pas.

Phène a dit…

Contresens, Jean : Tu ne me chercherais pas… (à saisir hors de tout contexte religieux, bien sûr. Et il s'agit là de la Quête du non-sens)...

Benoit Mouroux a dit…

Je saisis bien ce que tu évoques...qui n'est pas de nature humaine d'ailleurs. Finalement, tu préconises la Vie, sans saisissement par l'intellect, l'émotionnel ou que sais je. Pour moi, un instant se vit, pleinement ou partiellement présent voire aveuglément, mais à la mesure de ce que mon corps et ma psyché en éprouvent...le seul fait de le vivre déclenche le mouvement d'un monde intérieur...car je ne suis pas du règne minéral.
Aussi je vois la non dualité comme le produit finale de la considération attentive des opposés, c'est peut être ce qui distingue nos jugements.
Amitiés
Jean

Phène a dit…

Je vois Jean. La non-dualité va au-delà des opposés et c'est à ce point précis que l'homme se situe au Seuil de la Vie. Et, contrairement à ce que beaucoup croient, le Chemin est encore long pour devenir Homme... Bien amicalement

Anonyme a dit…

Jean, lorsque tu dis : "Aussi je vois la non dualité comme le produit final de la considération attentive des opposés,…" tu tombes d'accord, me semble-t-il, avec ce que dit Jung dans cet extrait tiré de "Psychologie et orientalisme" au chapitre intitulé "À propos du saint en Inde" (Éditions Albin Michel – 1985) :
" Le caractère de fin donnée a priori qui est propre au Soi et l'aspiration à réaliser cette fin existent, nous l'avons dit, même sans l'intervention de la conscience. On ne peut les nier, mais on ne peut pas non plus se passer de la conscience du moi. Elle aussi fait entendre son exigence impérieuse, très souvent en s'opposant bruyamment ou silencieusement à la nécessité de devenir Soi. En réalité, c'est-à-dire abstraction faite de quelques rares exceptions, l'entéléchie du Soi consiste dans un chemin de compromis sans fin, le moi et le Soi se tenant péniblement en équilibre afin que tout se passe bien. En un sens plus profond, une trop grande déviation vers l'un des deux côtés n'a donc souvent pas d'autre signification que celle de démontrer ce qu'il ne faut pas faire. Ce qui ne veut pas dire que des extrêmes, là où ils se manifestent naturellement, soient par là même un mal. Il semble que nous en fassions le bon usage en interprétant leur signification, occasion qu'ils nous donnent heureusement à profusion. Les hommes exceptionnels, bien entourés et apprivoisés, sont toujours un don de la nature qui nous enrichit et élargit notre conscience, tout ceci à condition que notre circonspection demeure intacte. 'L'émotion peut être un véritable don des dieux tout aussi bien qu'un suppôt de Satan. La perdition commence par la démesure qui lui est inhérente, même si l'obscurcissement de la conscience qui en découle semble rendre les fins suprêmes immédiatement accessibles. Seule la circonspection intensifiée et élargie représente un gain véritable et durable."

Cette circonspection est à mon point de vue essentielle, mais elle est aussi ce qui fait souvent imaginer à certains que l'expérience de Jung n'a rien de commun avec la spiritualité véritable, qu'elle n'est "que psychologique", donc limitée, intellectuelle. C'est grand dommage pour de nombreux occidentaux qui perdent ainsi une occasion de redonner sa juste place à leur capacité de réflexion au sein d'une authentique réalisation spirituelle la plus large et la plus profonde possible pour des individus dont la disposition culturelle/psychologique n'est pas celle des orientaux.

Amezeg :-)

Benoit Mouroux a dit…

Excellent appoint Amezeg, et quel plaisir de trouver un vrai lecteur de Jung...

Cet ouvrage fait partie de ceux de ma bibliothèque que je n'ai pas encore ouvert mais, du coup, cela ne serait tardé.

La psychologie des profondeurs a ceci de particulier qu'elle est réellement...psychologique. Derrière cette lapalissade, j'invite chacun à relire la définition de la psychologie pour Jung qui abonde totalement dans ton sens ( http://carl-gustav-jung.blogspot.com/2011/01/la-psychologie-selon-jung.html ).

Amitiés,
Jean

Michelle a dit…

La notion de spiritualité, vie de l'esprit, est trop souvent reliée à de grandioses théories extérieures à l'humain, détachées de la vie, celle qui bat à l'intérieur de nous, pas à pas. Et on cherche, on cherche, la panacée, le trésor. Pourtant, des livres comme "L'alchimiste" se sont vendus comme des petits pains. Le trésor est dans notre foyer, là, chez nous, dans notre intimité... et dans l'intimité de l'autre bien sûr. La spiritualité c'est chose intime, individuelle qui, quand elle évolue, se connecte naturellement à l'humanité, et à Tout. Mais bien sûr il faut mettre la main à la pâte. Personne ne peut le faire pour soi, et chacun possède une richesse à nulle autre pareille. C'est si agréable de savoir qu'il y a d'autres personnes à la découverte de leur propre univers. Merci Jean, merci Amezeg, et autres prospecteurs de l'or intérieur!

Benoit Mouroux a dit…

Michelle,

Tes quelques lignes résument magistralement ce que j'aurai mis des pages à exprimer...merci à toi.

Ariaga a dit…

Je comble mon retard de lecture et d'écoute ...

CPatricia a dit…

En lisant ce billet, je pense aussi au blog d'Ariaga sur lequel je viens de laisser un commentaire à propos de la vieillesse.
Les mots de Von Franz sont vivifiants pour vivre la vieillesse.
Vie.

Anonyme a dit…

Cher Jean

"les gens meurent même d'un rhume"

oui c'est aussi bête que ça la vie. Nous avons en nous le processus de la vie et aussi celui de la mort. Nous sommes dans l'un et pouvons basculer dans l'autre. Quant au sens de la vie, à quoi sert-il de passer sa vie à le chercher ? Il me semble que lorsque l'on a des sentiments et que l'on ressent fortement l'amour (ça fait un peu bête de s'exprimer ainsi mais je n'ai pas d'autre façon) le besoin de "trouver un sens à sa vie" s'éloigne et fait place au besoin de vivre sa vie. Mais à la base, il faut profondément aimer la vie.

Cile

Benoit Mouroux a dit…

Et qu'est ce que la vie ?

La quête de sens est peut être tout simplement la recherche de cette réponse...

Jean

Anonyme a dit…

Cher Jean

Si vous pouviez retirer le dernier message que j'ai écrit, je me sentirais mieux, je n'aime pas les messages négatifs.

Cile

Benoit Mouroux a dit…

Bonjour Cile

J'ai supprimé les trois messages demandés.

Jean

Anonyme a dit…

Cher Jean

J'aimerais que tu retires celui ci-contre du

24 sept 2011 16:56

Merci
Cile

Benoit Mouroux a dit…

C'est fait...mais, s'il te plait, mesure tes commentaires.

Jean

Anonyme a dit…

ok doc

Je fais tout ce qui est en mon pouvoir, c'est pas drôle de se sentir coupable de son impulsivité

Cile

Benoit Mouroux a dit…

Il n'y a lieu de se sentir coupable mais l'impulsivité est plus facile à gérer par écrit...

Jean

Anonyme a dit…

Le sentiment de culpabilité est retors. Il n'attend pas qu'on l'invite pour intervenir. Être le jouet de son impulsivité ou ne pas être, là est la question.

Cile

Anonyme a dit…

faudrait retirer ce doc, on ne sait pas qui c'est, une chaussure, un canard ? bref c'est pas clair

ok ?

S'il te plaît Jean, avec toute mon attention

Aston

Benoit Mouroux a dit…

De quoi parles tu Aston ?

Jean

Anonyme a dit…

pourquoi Cile écrit ok doc ? tu me diras que je n'ai qu'à le lui demander mais je n'ose pas

Aston

Benoit Mouroux a dit…

Aston,

Ce blog est un espace de liberté et de partage. Tant que les règles de "bienséance" sont respectées, chacun est totalement libre de s'exprimer comme il le souhaite.

Et effectivement, je t'encourage à la contacter si tu veux plus d'explications.

Jean

Benoit Mouroux a dit…

En fait, Aston, mon commentaire au dessus était surtout une réponse à l'autre commentaire que je n'ai pas publié.

Pour information, je n'ai aucun statut permettant de m'appeler "doc".

Jean

Anonyme a dit…

Et pourquoi non ? si doc signifie docteur alors ça vous va très bien un docteur c'est une personne savante

Aston

Benoit Mouroux a dit…

Cher Aston,

Nous sommes tous savants de quelque chose en ce cas...il y a certainement des erreurs dans ce que j'écris mais j'essaye de faire ce blog avec conviction et partage, c'est mon seul mérite.

Jean

Anonyme a dit…

Oui la modestie est une qualité mais il ne faut point en abuser

Je vous aime

Aston