Vous semblez très agacé par l'idée que le monde se serait « désenchanté » et qu'il faudrait donc le « réenchanter »...
Exact. Si j'ai eu envie d'écrire « Chanter », c'est en particulier par désir d'en finir avec cette nostalgie un peu aigre, ce regard négatif et dédaigneux vis-à-vis de la modernité et du temps présent.
Exact. Si j'ai eu envie d'écrire « Chanter », c'est en particulier par désir d'en finir avec cette nostalgie un peu aigre, ce regard négatif et dédaigneux vis-à-vis de la modernité et du temps présent.
La vision d'une innocence première supposée m'exaspère, elle confond l'origine des civilisations avec notre origine personnelle - cette éternité « magique » où l'on nous chantait des berceuses - et cela véhicule des idéologies rétrogrades.
Par « désenchantement du monde », le sociologue Max Weber, au début du XXe siècle, entendait le recul du religieux, il est vrai que le chant était lié au religieux et que celui-ci occupait l'essentiel de la vie sociale.
L'humanité moderne faisant reculer l'emprise du sacré, un monde de chants et de cantiques a commencé à se dissoudre. Mais le chant n'a pas disparu pour autant. Porté par un autre contexte social, culturel, politique, artistique, l'enchantement s'est libéré des pesanteurs institutionnelles et ecclésiastiques.
Tant mieux !
Extrait d'interview de Michel Cazenave
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