L'image, dans le domaine psychologique (qui n'est pas l'image comme simple représentation) joue un rôle primordial dans la pensée de Jung; c'est même un concept présent dans l'ensemble des théories psychologiques et psychanalytiques.
Jung la définit comme "une grandeur complexe, composée des matériaux les plus hétérogènes, d’origines infiniment diverses, qui a une unité en soi", elle correspond à "l’état momentané de la conscience" et "à la créativité propre de l’inconscient". (in Les types psychologiques)
Histoire du concept chez Jung
En 1906, Carl Spitteler, poète suisse allemand, publie son œuvre la plus connue, qui évoque une histoire d'amour impossible car non réciproque, Imago, qui est aussi le nom de cette femme, objet de tous les désirs et fascinations, auquel l'amoureux se résignera à vouer un véritable culte.
Cette œuvre, empreinte de lyrisme et très suggestive, marquera fortement Jung qui utilisera ce nom, en 1907, pour désigner cette image primordiale, ou originelle, que son expérience clinique lui avait révélée.
Ce concept évoluera dans sa pensée progressivement pour aboutir à la notion d'archétype, en 1916 (terme issu d'un traité alchimique de Denys l'Aéropagite, le Corpus Hermeticum).
A noter tout de même que le concept d'imago est encore communément employé en psychanalyse, principalement pour évoquer les images psychologiques maternelles et paternelles.
Qu'est ce que l'imago ?
C'est, avant tout autre chose, une rencontre entre le sujet et l'objet (on rappelle très brièvement que, chez Jung, le sujet est le "je" et l'objet, le "non je"). Sans objet, pas d'image psychique !
Si je parle de rencontre, c'est bien parce que l'objet constitue le support initial (la forme), le sujet apporte sa matière (le contenu ou remplissage de la forme) et le produit final est la combinaison, l'intrication du sujet et de l'objet, l'imago.
Pour faire simple, l'imago s'élabore par :
Ce concept évoluera dans sa pensée progressivement pour aboutir à la notion d'archétype, en 1916 (terme issu d'un traité alchimique de Denys l'Aéropagite, le Corpus Hermeticum).
A noter tout de même que le concept d'imago est encore communément employé en psychanalyse, principalement pour évoquer les images psychologiques maternelles et paternelles.
Qu'est ce que l'imago ?
C'est, avant tout autre chose, une rencontre entre le sujet et l'objet (on rappelle très brièvement que, chez Jung, le sujet est le "je" et l'objet, le "non je"). Sans objet, pas d'image psychique !
Si je parle de rencontre, c'est bien parce que l'objet constitue le support initial (la forme), le sujet apporte sa matière (le contenu ou remplissage de la forme) et le produit final est la combinaison, l'intrication du sujet et de l'objet, l'imago.
Pour faire simple, l'imago s'élabore par :
- un objet,
- un mode de "perception" psychologique (voir fonctions psychologiques à ce sujet),
- une dynamique, toujours singulière à chacun, de construction appartenant à la psyché.
Rôle de l'imago
Comme beaucoup de constituants psychiques initiaux, selon la psychologie de Jung, l'imago, en soi, constitue une forme d'aliénation pour le développement "de l'être".
Sa "déconstruction", qui rend aussi sa "dignité" à l'objet, permet d'appréhender son propre fonctionnement intérieur.
Sa "déconstruction", qui rend aussi sa "dignité" à l'objet, permet d'appréhender son propre fonctionnement intérieur.
Travailler sur les imagines (pluriel d'imago) permet alors :
- une vraie rencontre avec l'objet (non polluée de projections),
- une rencontre avec soi (Soi),
- collaborer à sa propre individuation.
Anecdote amusante : en biologie, le même terme d'imago est utilisé pour désigner, chez les insectes qui connaissent plusieurs phases de croissance (comme les papillons), le dernier stade de développement.
4 commentaires:
J'aime beaucoup l'allusion aux insectes car je pense que tout est en relation ...
Merci Jean,
Je ne connaissais pas cette définition du mot "imago". Intéressant!
Je suis en train de lire "L'odeur du si bémol" d'Oliver Sacks, et je suis rendue dans un chapitre où il parle des images hypnagogiques. Je n'ai pas terminé, mais jusqu'à maintenant, les images spontanées où les personnages n'entrent pas en contact avec le sujet lui semblent ne pas avoir de rapport avec la psyché de l'être qui les perçoit. Un tout autre point de vue que celui de Jung, qui a maintes fois constaté la relation sous-jacente reliant toutes choses, lien parfois aléatoire, peut-être, mais très souvent significatif, quand on scrute ces images d'un peu plus près!
Joyeux temps des fêtes, Jean!
Bisou amical!
Bonjour Michelle,
J'ai ce livre dans ma bibliothèque mais ne l'ai pas encore lu...je sais que l'auteur est un grand spécialiste du fonctionnement cérébral, ce qui explique surement le décalage avec les concepts de Jung qui s'attache peu (du moins que partiellement) à la biologie.
Très joyeuses fêtes,
Jean
J'ai un grand respect pour Oliver Sacks qui a écrit plusieurs livres et de façon toujours très humaine au sujet de ses patients, de leurs problèmes, et de leur résilience dans certains cas. Son point de vue est différent parce que son expertise et son expérience sont dans un autre domaine, la neurologie. Chacun son métier. Etant plongée dedans depuis plusieurs jours, je n'ai pu m'empêcher de faire une comparaison, c'était sans vouloir déprécier le travail de Sacks qui est remarquable.
Joyeuses fêtes, Jean,
Bisou!
Enregistrer un commentaire