Une récente discussion sur le forum m'a ramené en mémoire ces mots exceptionnels de lucidité de Jung; je vous les livre...
"Celui qui veut connaître l'âme humaine n'apprendra à peu près rien de la psychologie expérimentale. Il faut lui conseiller d'accrocher au clou la science exacte, de se dépouiller de son habit de savant, de dire adieu à son bureau d'étudeet de marcher à travers le monde avec un coeur humain, dans la terreur des prisons, des asiles d'aliénés, des hôpitaux, de voir les bouges des faubourgs, les bordels, les tripots, les salons de la société élégante, la Bourse, les meetings socialistes, les églises, le revival et les extases des sectes, d'éprouver sur son propre corps amour et haine, les passions sous toutes les formes ; alors il reviendra chargé d'un savoir plus riche que celui que lui auraient donné des manuels épais d'un pied et il pourra être, pour les malades, un médecin, un véritable connaisseur de l'âme humaine".
Carl Gustav Jung
(in : L'âme et la vie, recueil de textes édité en 1963)
8 commentaires:
C'est bien vrai, c'est avec la pâte du quotidien et non avec les grandes idées philosophiques que l'on peut pétrir le pain de la vie. Amicales bises.
Peut-être faut-il ajouter, Ariaga, qu’on en voit beaucoup remuer à plein bras la pâte du quotidien sans jamais en tirer de bon pain, car à cette pâte il faut aussi le bon levain. Ce levain est parfois à l’origine de l’expression d’idées philosophiques très utiles et très fécondes lorsqu’elles tombent dans l’oreille de celui ou de celle qui saura les entendre dans toute leur dimension, dans toute leur profondeur, et LES VIVRE véritablement.
Ce levain est la petite lumière de conscience, celle que Jung s’est efforcé de garder allumée tandis qu’il cheminait et brassait la pâte de son quotidien.
Amezeg
Merci à vous deux pour votre visite.
Vos commentaires témoignent peut être aussi de chemins de vie distincts...que l'on gravisse par le versant sud ou nord, l'essentiel est de grimper.
Amitiés,,
Jean
J'ai trouvé cet article et extrait de Jung très édifiants.
Si l'on se place d'un point de vue de la relation de transfert, transfert permanent, cette fontaine qui n'arrête de couler, éneergie qui s'écoule sans cesse et qui revient transformée, il me semble que le regard que l'on porte sur l'autre, EST le regard que nous nous portons à nous-mêmes.
En cela, le guérisseur de tous bords prend conscience de ses blessures. Celles-là même qu'il est sensé soigner chez l'autre.
En d'autres termes, Jung est devenu psychiatre parce qu'il s'est vécu "malade" toute sa vie, en expérimentation permanente. Et son oeuvre n'aurait pas eu un tel impact s'il en avait été autrement.
Me semble-t-il....
Ella
Je suis double, comme Janus, et j'adhère aussi à ce que dit Amezeg.
Un livre de jean Monbourquette porte ce titre..."le guérisseur blessé".
https://ec56229aec51f1baff1d-185c3068e22352c56024573e929788ff.ssl.cf1.rackcdn.com/attachments/original/3/0/1/002720301.pdf
Le livre de Monbourquette cité précédemment est lisible en format pdf (lien ci-dessus) sur internet... j'espère juste que le lien que je vous ai donné est "valide"...je n'en suis pas sûre.
La discussion tournait à l'origine autour de ce livre.
Enregistrer un commentaire